(display: "Intro 1")
[[Inspiration|Inspiration 1]]
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[[Expiration|Expiration 1]]
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(display: "Intro 2")
(display: "Intro 3")
[[Inspiration|Inspiration 2]]
Vous abandonner au [[brouillard|brouillard]], vous concentrer sur le [[murmure|murmure]] ou observer vos [[mains]]... Le choix vous appartient.{
(set: $brouillard to $brouillard + 1)
}
Le brouillard vous enveloppe, confortable, doux. Ici, rien ne vous atteint, rien ne vous menace. Tout serait parfait sans les battements assourdissants de votre cœur.
Expiration.
Et ce souffle trop lourd.
Inspiration.
Cette paix, cette sécurité, vous les savez artificielles, mais qu’importe ?
[[Plonger plus profond|plonger]] ou [[sortir du brouillard|Inspiration 2]] ?
(if: $brouillard < 2)[\
<!-- Le joueur a choisi en première option de se concentrer sur les sons. On incrémente son score de 2. -->\
(set: $score to $score + 2)\
<!-- le score est de 2 -->\
\
Des gens parlent. Une porte se ferme. Quelqu’un s’adresse à vous :
« Vous devriez répondre à nos questions, maintenant, Madame Pommier. Si vous gardez le silence, on en restera à nos premières déductions, et elles sont pas en votre faveur. »
Les harmoniques de cette voix parcourent votre corps en une vibration désagréable. Elles vous tirent vers un éveil que vous redoutez. Devriez-vous [[l’écouter|réalité]] et affronter la suite, ou la [[fuir|Inspiration 2]] et retourner au brouillard ?\
]\
(else:)[\
<!-- Le joueur a choisi en seconde option de se concentrer sur les sons. S’il ne l’a pas déjà choisi en première option, on incrémente son score de 2 -->\
(if: $score < 2)[\
(set: $score to $score + 2)\
<!-- le score est au minimum de 2 et au maximum de 3 -->\
]\
Quelqu’un s’adresse à vous :
« J’insiste une dernière fois, Madame Pommier, puis je serai obligé de faire intervenir un médecin. »
Les harmoniques de cette voix parcourent votre corps en une vibration désagréable. Elles vous tirent vers un éveil que vous redoutez. Devriez-vous [[l’écouter|réalité]] et affronter la suite, ou la [[fuir|plonger]] et retourner au brouillard ?\
]
Vos mains paraissent blotties l’une contre l’autre, tels deux petits animaux désemparés. Un bracelet d’acier et de perles orange vous encercle le poignet. À sa vue, votre respiration se bloque un instant dans votre gorge.
Quelqu’un vous parle, mais ses paroles ne forment qu’un fond sonore indistinct.
Peut-être devriez-vous [[écouter|réalité]].
{
(if: $brouillard < 2)[
<!-- Le joueur a choisi en première option de se concentrer sur les sons. On incrémente son score de 1. -->
(set: $score to $score + 1)
<!-- le score est 1 -->
Peut-être devriez-vous [[retourner au brouillard|Inspiration 2]].
]
(else:)[
<!-- Le joueur a choisi en seconde option de se concentrer sur les sons. S’il ne l’a pas déjà choisi en première option, on incrémente son score de 1 -->
(if: $score is not 1)[
(set: $score to $score + 1)
<!-- le score est au minimum de 1 et au maximum de 3 -->
]
Peut-être devriez-vous [[retourner au brouillard|plonger]].
]
}
(if: $brouillard > 1)[
\À force de vous réfugier dans le brouillard, vous avez fini par vous y perdre. Il vous enveloppe et engloutit tous vos sens.
]
\Le temps s’écoule. Vite ou lentement.
Le brouillard se transforme en paysage.
Le va-et-vient du ressac a remplacé tout autre son. Sur une côte balayée par les vents, en haut d’une falaise, vous observez une mer grise sous un ciel de plomb. Les vagues se jettent sur les rochers, s’y déchirent et meurent en écume. Des gouttes mouillent vos joues, le goût du sel s’immisce entre vos lèvres.
Une piqûre perce votre cocon, sensation transmise en pointillés par votre bras. Les vagues se déchaînent, toujours plus hautes, toujours plus noires. Leur vacarme devient insupportable. Elles hurlent dans vos oreilles avec leurs voix dures et vous arrachent petit à petit à votre refuge.
Des syllabes. Des paroles bien humaines. Votre corps se rappelle à vous. Le choix ne vous appartient plus, on vous sort de force du brouillard.
(if: $score < 2)[//Vous ne vous sentez pas prête à affronter ce qui va [[suivre|fin brouillard 1]].//]\
(else:)[\
(if: $score < 10)[//Vous en tremblez d’avance, mais il vous faudra bien affronter [[la suite|fin brouillard 1]].//]\
(else:)[//Il est temps d’affronter [[la suite|fin brouillard 2]], vous saurez faire face.//]\
]
Vous parvenez enfin à vous arracher à l’étrange stupeur qui vous enveloppait. Votre vision devient plus claire et vous découvrez la [[pièce|interrogatoire]] où vous vous trouvez.{
(set: $score to $score + 1)
<!-- le score est au minimum de 2 et au maximum de 4 -->
}
score = (text: $score)
brouillard = (text: $brouillard)
interrogatoire = (text: $interrogatoire)
documents = (text: $documents)
policier = (text: $policier)
médecin = (text: $médecin)
avocat = (text: $avocat)
café = (text: $café)
clefBasse = (text: $clefBasse)
séquencePlage = (text: $séquencePlage)
clefPlage = (text: $clefPlage)
monnaie = (text: $monnaie)
piquet = (text: $piquet)
peur = (text: $peur)
clefGrenier = (text: $clefGrenier)
armoireOuverte = (text: $armoireOuverte)
drap = (text: $drap)
cartonsOuverts = (text: $cartonsOuverts)
interrupteurArmoire = (text: $interrupteurArmoire)
interrupteurMalle = (text: $interrupteurMalle)
interrupteurCartons = (text: $interrupteurCartons)
nbInterrupteursAllumés = (text: $nbInterrupteursAllumés)
interrupteurFauteuil = (text: $interrupteurFauteuil)
aider = (text: $aider)
confession = (text: $confession)
entreeNexus = (text: $entreeNexus)
Une respiration difficile résonne dans vos oreilles. Un voile pesant étouffe tous vos autres sens. Le sang bat dans vos veines en un rythme lourd, juste un peu trop rapide.
Inspiration.
Un murmure de voix, lointain, traverse votre brouillard sensoriel.
Expiration.
La brume qui vous aveugle cède un peu, juste assez pour vous révéler une image floue : des mains, serrées l’une contre l’autre, posées sur une table. Vos mains.
Les lieux n’ont rien de rassurant, et encore moins de confortable. Une simple [[table|table]], quelques [[chaises|chaises]] et une [[armoire à verrou|armoire]] constituent tout son mobilier. Vous êtes assise face à un [[homme inconnu|policier]], à l’expression contrariée, peu commode. Devant lui sont étalés quelques [[documents|documents]], tirés d’une chemise cartonnée. Sur le mur du fond, un grand [[miroir|miroir]] vous renvoie votre [[reflet|reflet]].
{
(if: $interrogatoire is 0)[
« Vous êtes enfin disposée à parler, Madame Pommier ? » demande l’homme.
(set: $interrogatoire to 1)
]
(else:)[
« Vous êtes enfin disposée à parler, Madame Pommier ? » vous a demandé l’homme un instant plus tôt. Il commence à s’impatienter.
]
}
Vous observez la pièce, à la recherche d'indices pour comprendre la situation et savoir quelle [[réponse|réponse]] lui fournir.
Cette table ne présente rien de particulier. Elle est robuste, fabriquée dans un quelconque matériau contemporain, assez propre.
Vos [[mains|bracelet]] y sont posées, comme si vous les aviez oubliées là.
Des [[documents|documents]] s’y trouvent également, devant l’homme qui vous fait face.
Si rien ne retient votre attention, votre regard va de nouveau dériver vers le reste de la [[salle|interrogatoire]].
Personne n’a conçu ces chaises avec un souci de confort ou d’esthétisme. Vous en occupez une, votre interlocuteur est assis sur la seconde et les deux dernières sont inutilisées.
Votre regard revient au reste de la [[salle|interrogatoire]].
Cette armoire en métal gris vous semble aussi laide qu’aseptisée. Une serrure orne son unique porte, juste sous la poignée. La clef ne s’y trouve pas, mais peut-être n’est-elle pas verrouillée.
Fixer l’armoire des yeux ne vous apporte rien. La [[salle|interrogatoire]] contient peut-être d’autres informations.
Malgré ses cheveux grisonnants, l’homme ne semble pas si vieux, environ la quarantaine. Sur sa chemise blanche sont cousues deux épaulettes bleu-marine avec un motif argent. Ce vêtement sent l’uniforme à plein nez. Pour le moment, l’homme vous fixe en silence, l’air calme et maître de la situation, mais une légère crispation sur son visage vous suggère qu’il pourrait perdre patience.
Peut-être devriez-vous lui [[répondre|réponse]], à moins que vous préfériez observer un peu plus longtemps la [[salle|interrogatoire]] où vous vous trouvez.{
(if: $policier is 0)[
(set: $policier to 1)
(set: $interrogatoire to $interrogatoire + 1)
]
}
Le miroir occupe un large pan du mur qui vous fait face. Il ressemble presque à une fenêtre, encastré comme il est dans la paroi. Et à bien y réfléchir... ce doit être un miroir sans tain. Si des gens se trouvent de l’autre côté, ils peuvent vous voir, tandis que votre regard ne fait que s’arrêter sur votre reflet.
Si vous ne voulez pas observer votre [[image|reflet]], vous pouvez revenir au reste de la [[salle|interrogatoire]].
Une tignasse de cheveux noirs où se perdent quelques mèches blondes et d’autres rouges encadre votre visage. Vous êtes sortie sans les attacher, peut-être même sans les coiffer. Vous ne reconnaissez pas cet air bouleversé qui tire sur vos traits et semble pâlir votre peau d’ordinaire mate. Vous ne comprenez pas ces reflets trop liquides dans vos prunelles. Pleurer ne vous ressemble pas.
Vous détournez le regard et revenez au reste de la [[salle|interrogatoire]].
(if: $interrogatoire < 3)[\
Vous vous éclaircissez la gorge et cherchez quelque chose à répondre, mais la seule chose qui franchit vos lèvres est un « euh... » sans suite.
Si vous observez plus attentivement les [[environs|interrogatoire]], peut-être trouverez vous une réponse plus inspirée.\
]
(else:)[\
Vos observations vous amènent à une conclusion dérangeante.
« Je suis chez les flics, c’est ça ? » demandez-vous.
Vous pressez votre visage dans vos mains.
« Merde, merde, merde... Qu’est-ce qui s’est passé ? Je me souviens de rien. »
Le policier soupire. Votre détresse ne l’émeut en rien.
« Si vous saviez combien de fois on nous a déjà fait ce coup-là. J’ai essayé d’être patient, mais vous êtes en mauvaise posture et jouer les amnésiques ne va rien arranger. Mon conseil : parlez. Parlez ici et maintenant, pour nous aider à y voir plus clair. C’est dans votre intérêt tout autant que dans le nôtre. »
Que répondre ?
* [[« Mais j’ai le droit de garder le silence, non ? C’est pas ce qu’on entend toujours dans les films, ça ? »|droits]]
* [[« Parler, vous êtes marrant... Je sais pas si on vous a déjà fait le coup ou quoi, mais moi, là, je me sens vraiment larguée. »|sincérité]]
* [[Vous taire.|silence]]
]
Elles vous sont familières, vos mains, avec leurs ongles toujours coupés à ras. Choix pas très féminin, mais essentiel pour jouer de la basse. Autant dire essentiel, tout court.
La lumière se reflète sur les courbes d’acier de votre bracelet et vous pique légèrement la rétine. Les perles orange du bijou lui apportent une teinte plus chaleureuse, plus joyeuse. Comme l’était Tamia, votre sœur, quand elle vous l’a offert. Votre cœur devient plus lourd.
Mieux vaut revenir à la [[table|table]] ou reste de la [[pièce|interrogatoire]].
Un premier papier attire votre attention. C’est une sorte de formulaire administratif, où le mot « Perquisition » apparaît en titre. Placé à l’envers, par rapport à vous, et à moitié recouvert d’autres documents, il ne vous permet pas une lecture rapide. Vous repérez tout de même votre nom : « Layla Pommier. » Votre vrai nom, pas votre nom de scène.
Vous frissonnez en apercevant le bord d’une photographie. Elle dépasse à peine de la chemise cartonnée et vous ne pouvez distinguer aucun détail reconnaissable, mais sa vue vous plonge d’une sorte de malaise. Vous regrettez le refuge de brouillard où vous étiez un peu plus tôt.
Votre regard saute à un autre document, plus anodin. Quoique... Une photocopie de votre carte d’identité, vous ne voyez pas ça tous les jours. Ni la carte elle-même, d’habitude enfouie au fin fond de votre sac. Vous détestez ce cliché insipide auquel l’administration force les gens pour figurer sur ce bout de plastique officiel.
Une seconde photocopie est recouverte aux trois quarts par la première. Même si vous ne voyez qu’un fragment de la personne représentée, un nom vous vient à l’esprit : Tamia. Votre sœur.
Le malaise initié par le bord de la photographie s’accentue et vous cherchez un autre endroit où poser les yeux. N’importe quoi, la [[table|table]] ou autre chose dans la [[salle|interrogatoire]], mais plus ces documents.{
(if: $documents is 0)[
(set: $documents to 1)
(set: $interrogatoire to $interrogatoire + 1)
]
}
<style>
body
{
background-color: rgba(100,100,80,0.5);
}
</style>
Vous enfoncer dans votre coquille ne vous a servi à rien. Pire, vous avez tout perdu, Tamia, votre liberté et même votre santé mentale. Le procès est une succession incompréhensible de scènes plus sordides les unes que les autres. Vous ne maîtrisez rien, vous oubliez les détails, vous oubliez des journées entières. Les médecins tentent de vous garder au dehors du brouillard, mais maintenant que vous avez tout perdu, vous ne demandez qu’à y rester.
Finie l’histoire de Layla, cette jeune bassiste trop fragile pour affronter le sang versé.
Si seulement vous pouviez tout [[recommencer|Couverture]]...
//Fin.//
Vous enfoncer dans votre coquille ne vous a servi à rien. Vous avez essayé d’en sortir, heureusement, et limité un peu les dégâts. Mais vous risquez encore de tout perdre, votre liberté et votre santé mentale. Déjà que vous avez perdu Tamia... Le procès est une succession de scènes plus difficiles les unes que les autres. Vous vous maîtrisez à peine, vous oubliez de nombreux détails. Les médecins tentent de vous aider, mais sans grand succès. Vous finirez internée, de toute façon, vous le savez déjà. Et qui sait si vous irez jamais mieux ?
Finie l’histoire de Layla, cette jeune bassiste trop fragile pour affronter le sang versé.
Si seulement vous pouviez tout [[recommencer|Couverture]]...
//Fin.//
« Hé bien, vous vous souvenez au moins d’une chose, rétorque le policier. Vous ne devriez pas prendre pour référence des films américains, mais oui, le droit au silence est aussi valable en France. Comme on vous l’a déjà dit au début de cette garde à vue. Mais notez, encore une fois, que ce n’est pas dans votre intérêt. »
Après une brève hésitation, il ajoute :
« C’est vrai que vous aviez l’air dans les vapes, tout à l’heure, alors je vais vous résumer l’ensemble des modalités. Faites un effort pour vous en souvenir, cette fois, d’accord ? Bon. La garde à vue peut durer jusqu’à quatre jours. Vous pouvez faire prévenir votre famille ou un proche. Vous pouvez demander à être examinée par un médecin. Et vous avez le droit à un entretien avec un avocat. C’est clair, cette fois ? »
Que répondre ?
* [[« Appeler la famille ? C’est ma sœur que je voudrais appeler, mais... »|sœur appel]]
* [[« Je crois que j’ai besoin d’un médecin. »|médecin]]
* [[« Je veux un avocat. »|avocat]]
* [[« Oui, c’est clair. »|sœur neutre]]
Le policier rumine un instant votre réponse sans changer d’expression. Puis il hoche la tête, son attitude un peu moins rigide, et vous dit :
« Bon, qu’est-ce que vous diriez d’un café ? Ça vous remettra les idées en place. »
Après une hésitation, vous acceptez. Le temps que le policier aille vous chercher ce café, vous bénéficierez d’un peu de répit. Cependant, il ne quitte pas la salle d’interrogatoire. Il se contente d’ouvrir la porte et de héler une des personnes qui se trouvent dans la pièce attenante. Peu après, quelqu’un lui apporte un gobelet de café. Il referme la porte, pose la boisson devant vous et reprend sa place.
« Et si on parlait de votre sœur, maintenant ? » propose-t-il.
Que faire ?
* [[Boire une gorgée de café.|sœur café]]
* [[Jeter le café à la tête du policier.|sœur agressive]]
* [[Jeter le café au sol.|sœur énervée]]
* [[Attendre la suite.|sœur neutre]]
{
(set: $café to 1)
(set: $score to $score + 3)
<!-- le score est au minimum de 5 et au maximum de 7 -->
}
« Et alors, vous avez encore perdu votre langue ? insiste le policier d’une voix agacée. Croyez-moi, vous avez tort. Garder le silence n’arrangera pas votre cas. Alors que si vous coopérez, si vous nous aidez à comprendre ce qui s’est passé, ce sera un bon point dans votre dossier. Répondez à mes questions, parlez-moi. »
Que répondre ?
* [[« Mais j’ai le droit de garder le silence, non ? C’est pas ce qu’on entend toujours dans les films, ça ? »|droits]]
* [[« Parler, vous êtes marrant... Je sais pas si on vous a déjà fait le coup ou quoi, mais moi, là, je me sens vraiment larguée. »|sincérité]]
* [[Vous taire.|sœur silence]]
À la basse et au chant
Eva Simonin
« Mais ce n’est pas possible, termine le policier à votre place. J’en déduis que vous étiez proche de votre sœur ? »
//Étiez.// L’emploi du passé fait renaître le malaise que vous avez ressenti un peu plus tôt, en observant les documents. Vous déglutissez avec difficulté, puis marmonnez un juron en un souffle presque inaudible. Le policier ignore votre réaction et n’attend pas votre réponse.
(display: "sœur")\
(set: $score to $score + 3)\
<!-- le score est au minimum de 5 et au maximum de 7 -->
« C’est votre droit, accepte le policier. Le docteur Lanverne est justement dans nos locaux, je vais voir si elle peut venir maintenant. »
Il quitte sa chaise, se dirige vers l’unique porte de la salle et l’ouvre. Vous apercevez quelques personnes à l’extérieur, dans une salle plus grande. Le policier interpelle l’une d’elles et lui demande d’aller chercher le médecin.
Quelques instants plus tard, une petite femme ronde pénètre dans la pièce, blouse blanche sur le dos et sac médical en main. Un badge pendu à son cou l’identifie comme docteur. Dès que le policier quitte les lieux, elle vous demande quel est votre problème.
« Je me souviens pas pourquoi je suis ici, annoncez-vous. Le dernier truc que je me rappelle, c’est que je devais passer chercher Tamia, ma sœur, pour la répét’ ». Après, plus rien. J’ai pas la moindre idée de ce que je fiche chez les flics. »
Le docteur Lanverne ne commente pas vos paroles et commence aussitôt l’examen médical. Pendant toute la séance, elle garde une attitude neutre, ni hostile, ni compatissante.
« Je ne vois rien qui requiert un traitement immédiat, décrète-t-elle à la fin. Votre perte de mémoire est préoccupante, mais puisque vous n’avez subi aucune commotion, elle est sans doute d’ordre psychologique. Si votre état ne s’améliore pas d’ici vingt-quatre heures, demandez un nouvel examen. »
Elle prend congé et se retire, à peine dix minutes après son arrivée. Le policier revient dans la salle et reprend sa place devant vous : « Et si on en revenait à nos questions ? »
Que répondre ?\
(if: $avocat is 0)[
* [[« Vous avez dit que je pourrais appeler la famille ? C’est ma sœur que je voudrais appeler, mais... »|sœur appel]]
* [[« Je veux un avocat. »|avocat]]
* [[« Quelles questions ? »|sœur neutre]]
* [[Vous taire.|sœur silence]]
]\
(else:)[
* [[« Vous avez dit que je pourrais appeler la famille ? C’est ma sœur que je voudrais appeler, mais... »|sœur appel]]
* [[« Quelles questions ? »|sœur neutre]]
* [[Vous taire.|sœur silence]]
]{
(set: $médecin to 1)\
(set: $score to $score + 1)\
<!-- le score est au minimum de 3 et au maximum de 5 -->
}
« Très bien, accepte le policier, avant de vous tendre un stylo et un Post-it. Inscrivez ici le nom de votre avocat, qu’on puisse le contacter. Si vous n’en avez pas, un commis d’office prendra votre dossier en charge.
— Euh... non, j’ai pas d’avocat, dites-vous en refusant le stylo.
— Alors ce sera un commis d’office. Il pourra venir à partir de la vingtième heure de votre garde à vue. Pas avant. D’ici là, je vous conseille de répondre à nos questions. »
Que répondre ? \
(if: $médecin is 0)[
* [[« Vous avez dit que je pourrais appeler la famille ? C’est ma sœur que je voudrais appeler, mais... »|sœur appel]]
* [[« Je crois que j’ai besoin d’un médecin. »|médecin]]
* [[« Quelles questions ? »|sœur neutre]]
* [[Vous taire.|sœur silence]]
]\
(else:)[
* [[« Vous avez dit que je pourrais appeler la famille ? C’est ma sœur que je voudrais appeler, mais... »|sœur appel]]
* [[« Quelles questions ? »|sœur neutre]]
* [[Vous taire.|sœur silence]]
]{
(set: $avocat to 1)
}
Le policier secoue la tête d’un air réprobateur, visiblement contrarié par votre mutisme, et adopte un ton sec :
(display: "sœur")
Une impulsion colérique vous saisit. Vous attrapez le gobelet d’un geste vif, un grondement animal au fond de la gorge. Sa forte chaleur contre votre peau fait naître un avertissement dans votre esprit alors même que vous projetez le café vers le visage sans défense du policier. Le liquide brun traverse les airs et frappe. Le policier rugit. De surprise, de douleur. Il se lève dans un sursaut, renversant sa chaise, tâche de s’essuyer la figure avec sa manche. La souffrance lui arrache cris étouffés et jurons. Ses yeux remplis de haine ne vous quittent pas. Vous vous levez et lui faites face, haletante, le sang bouillonnant d’adrénaline.
« Espèce de cinglée ! » crache le policier entre ses dents. « Ça te suffisait pas d’avoir buté ta sœur. T’étais déjà bonne pour la prison, mais alors là... Ton procès est couru d’avance ! T’es finie ! Finie ! »
La porte de la salle s’ouvre à toute volée. Deux autres agents y pénètrent. On vous crie dessus, on vous immobilise, on répond à votre tentative de résistance par une violente fermeté. Votre fureur tourne au désespoir. Vos hurlements et vos insultes prennent l’accent des sanglots et finissent par s’étrangler dans votre gorge. Vous n’êtes pas assez forte pour les empêcher de vous menotter et de vous traîner hors de la salle d’interrogatoire.
Vous finissez prostrée au fond d’une cellule, hantée par les paroles du policier. //Ça te suffisait pas d’avoir buté ta sœur.// Tamia. Morte. De votre main ? Une fatigue écrasante succède à votre déchaînement d’émotions. Vous vous laissez glisser au sol, vous appuyez votre tête contre le mur, vous fermez les yeux. Ce n’est pas le sommeil, qui répond à votre appel, mais ce [[cocon brumeux|plonger]] dans lequel vous vous êtes déjà réfugiée auparavant.{
(set: $café to 4)
(set: $score to $score - 3)
<!-- le score est au minimum de 2 et au maximum de 4 -->
}
Vous ne comprenez rien à cette situation absurde et ce n’est pas du mauvais café qui va y changer quoi que ce soit. D’un revers de la main, vous envoyez valser le gobelet. Son contenu éclabousse le sol.
« Ma sœur ? » criez-vous. « Mais quel rapport entre ma sœur et mon séjour chez les flics ? Je vous l’ai dit, je suis complètement larguée, je me souviens même pas comment j’ai atterri ici ! C’est pas un putain de café, qu’il me faut, c’est des explications ! »
Le policier jette un coup d’œil au café renversé avec un soupir exaspéré.
« Gardez votre calme, » dit-il d’une voix réprobatrice. (display: "sœur"){
(set: $café to 2)
}
« Reprenons depuis le début. Votre sœur, Tamia Pommier, a été retrouvée aujourd’hui à son domicile, morte d’une blessure par balle à la tête. Vous, Layla Pommier, étiez présente sur les lieux du décès. Nos premières analyses ont révélé vos empreintes sur le pistolet qui a tué votre sœur, ainsi que des résidus de poudre sur vos vêtements. »
Pendant un instant, vous restez sans voix, frappée d’horreur. Si c’est une mauvaise farce, ces enfoirés de flics vous le paieront.
« Tamia est morte ? Et ce serait de ma faute ? Non. Non ! Je sais pas à quoi vous jouez, mais je marche pas ! »
Le doute vous étreint, insidieux, et vous le repoussez de toutes vos forces. On vous monte un bateau, c’est sûr, vous refusez toute autre possibilité.
« Il y a deux heures à peine, vous étiez à côté du corps, » rétorque le policier. « Si vous avez vraiment oublié, faites un effort pour vous souvenir. Toutes les preuves accumulées contre vous suffisent déjà à vous assurer une condamnation pour homicide. Répondez à nos questions, racontez votre version des faits, si vous voulez vous défendre. Telles que les choses se présentent, votre procès est couru d’avance. »
Que faire ?\
(if: $café is 1)[
* [[« Mon procès ? »|départ procès]]
* [[Vous taire.|départ silence]]
* [[Boire un peu de café.|départ café]]
]\
(else:)[
* [[« Mon procès ? »|départ procès]]
* [[Vous taire.|départ silence]]
]
Le policier tapote ses documents du doigt :
(display: "sœur")
Le café, encore trop chaud, manque de vous brûler la langue. Malgré tout, son arôme vous apporte un peu de réconfort et d’assurance. Vos doigts s’attardent près du gobelet et absorbent de sa chaleur. Il vous semble même qu’une nuance d’approbation adoucit les traits du policier.
Mais celui-ci reprend la parole avec une gravité inchangée :
(display: "sœur"){
(set: $score to $score + 2)
<!-- le score est au minimum de 7 et au maximum de 9 -->
}
La pièce vibre comme une salle de concert. Ou comme le local pendant une répétition pour laquelle Alex aurait réglé l’ampli trop fort. Des graves vous traversent, maintenant trop envahissantes pour vous inciter au sommeil. De toute façon, ce n’est ni le bon moment, ni le bon endroit pour une sieste. Vous finissez par relever la tête avec un soupir.
Vous vous figez de surprise. [[Plusieurs choses ont changé.|nexus]]
{
(if: $entreeNexus is 1)[
Vous êtes toujours dans la salle d’interrogatoire, mais plusieurs choses ont changé. Elle semble un peu plus grande, avec du matériel qui appartient au local où votre groupe a l’habitude de se retrouver pour les répétitions.
(set: $entreeNexus to 0)
]
(else:)[
Vous vous retrouvez à nouveau dans cet endroit qui ne ressemble plus tout à fait à la salle d’interrogatoire, et qui vous rappelle le local où votre groupe a l’habitude de se retrouver pour les répétitions.
]
}
[[Tamia|Tamia]] est là, l’air bien vivante. Perchée sur un tabouret, elle tient votre basse comme pour l’accorder. Une corde vibre de temps en temps sous ses doigts et transmet sa note à l’ampli et aux enceintes.
Sur le mur du fond, le miroir sans tain est devenu une ouverture par laquelle vous apercevez [[une plage|ouverture]]. Dans votre dos, une [[échelle|échelle]] conduit jusqu’à une trappe au plafond.
La [[porte|porte]] de la salle reste inchangée, à un détail près : à sa serrure s’ajoutent désormais des verrous supplémentaires.
Vous connaissez bien cette plage, même si vous n’y avez plus mis les pieds depuis plusieurs années. Tous les ans, en été, vos parents vous emmenaient en camping dans ce coin. Tamia et vous avez joué dans ce sable et dans ces vagues. Votre sœur se trouve ici aussi. Elle est assise en tailleur face à la mer, les mains reposant sur les genoux, les yeux sur le large, comme pour une séance de méditation.
À quelques pas de là, des [[enfants|enfants]] bâtissent des châteaux de sable. Plus loin, vous repérez le [[camion-buvette|camion]] qui s’installait chaque été pour vendre nourriture et boissons aux vacanciers. Plus près des flots, un [[stand|stand]] de location de planche à voile attire des clients un peu plus sportifs. Côté terre, vous remarquez le [[sentier|sentier]] par lequel vous aviez coutume de venir, depuis le camping.
La brise marine vous enveloppe, fraîche et innocente. Si vous n’avez pas envie d’explorer les environs, vous pourriez [[vous asseoir à côté de Tamia|début séquence]].
Derrière vous, un rectangle insolite flotte dans l’air, une sorte de portail par lequel vous apercevez la [[salle d’interrogatoire|sortie plage]].
Vous franchissez la porte, lassée que vos coups de sonnette restent sans réponse. Heureusement que Tamia vous a confié le double de ses clefs, ou vous en seriez réduite à poireauter sur le palier pendant qu’elle finit de se préparer. L’entrée de son appartement donne directement dans la pièce qui sert à la fois de cuisine et de salle à manger. Vous repérez donc aussitôt votre sœur, assise sur le canapé.
« Ben merde, qu’est-ce que tu fiches ? demandez-vous avec un geste irrité. Ça doit bien faire cinq minutes que je sonne. Même si t’es pas prête, t’aurais au moins pu me faire rentrer. T’abuses, Tam-tam !
— Je ne peux pas venir à la répét’, répond Tamia d’une voix atone. Je t’ai envoyé un texto, t’as pas vu ?
— Ma batterie est HS. Pourquoi tu peux pas venir ? »
Elle lève vers vous un regard que vous ne lui avez jamais vu, à la fois intense, résolu et plein de douleur. Vous remarquez alors le [[pistolet|pistolet]] posé sur ses cuisses, qu’elle recouvre à moitié d’une main.
C’est peut-être l’expression trop intense de Tamia ou l’éclat métallique trop réel du pistolet, mais vous ne doutez pas un instant qu’il s’agit d’une arme véritable et fonctionnelle. Un début de panique vous arrache un juron et vous claquez la porte d’entrée derrière vous. Si un voisin passait par là...
« Non mais t’es barge ! protestez-vous. J’y crois pas, tu l’as trouvé où ce flingue ?
— T’étais pas censée être là, soupire-t-elle. J’allais te laisser un message. »
Elle désigne une feuille vierge et un stylo posés à côté d’elle. Vous vous figez, atterrée par la conclusion sur laquelle saute votre esprit.
« Un message pour dire quoi ? demandez-vous tout de même. Pas des conneries comme quoi la vie est trop dégueulasse, que t’en peux plus, et que tu te prends un aller simple pour le cimetière, j’espère ! Non, t’es pas comme ça. Explique-moi. Pose ce flingue et explique-moi. »
Tamia secoue légèrement la tête et vous fait face avec un calme troublant.
« Je suis [[malade|maladie]], Layla. »
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« Mon procès ? demandez-vous d’une voix rauque.
— C’est ce que j’ai dit, oui, s’impatiente le policier. (display: "départ policier")
Le policier reprend :
« (display: "départ policier")
Une nouvelle gorgée de café ne fait que vous rendre la situation plus réelle. Vous reposez le gobelet tandis que le policier reprend :
« (display: "départ policier")
Et j’en reviens à mes questions. Parlons du pistolet qui a tué votre sœur. C’est un vieux modèle, qui date du début du vingtième siècle. Où l’avez-vous trouvé ? »
Un faible tintement l’interrompt et il sort de sa poche un téléphone portable. Il consulte un message, puis quitte sa chaise.
« Je dois vous laisser, pour le moment. Profitez-en pour réfléchir à vos intérêts, OK ? Ou pour vous souvenir. »
Le policier sort de la pièce, emportant ses documents et refermant la porte derrière lui. Une fois seule, vous admettez enfin que personne ne vous fait de mauvaise farce. La situation est trop réelle, trop compliquée... Et vous sentez des souvenirs glaçants se réveiller au fond de votre [[mémoire|réaction]].
Votre amnésie résiste et refuse de vous restituer les derniers événements. En début d’après-midi, vous vous êtes préparée à passer chercher Tamia, qui n’a toujours pas repassé son permis, pour aller à la répétition prévue par le groupe. Vous avez franchi la porte de votre appartement pour vous enfoncer dans un trou noir mémoriel. Et maintenant, vous vous retrouvez chez les flics, accusée d’avoir assassiné votre sœur.
Un tourbillon d’émotions vous envahit. La colère d’abord. Vous pourriez vous passer les nerfs en renversant la table. Vous pourriez crier un bon coup.
Ou céder à la détresse et laisser vos larmes couler.
Mais il vaut sans doute mieux repousser la panique.{
(click-append: "en renversant la table")[. Mais non, une première poussée vous apprend qu’elle est vissée au sol]
(click-append: "pourriez crier un bon coup")[... si vous retrouvez votre voix]
(click-append: "laisser vos larmes couler")[. Vos yeux s’embrument, sur le point de déborder]
(click-append: "repousser la panique")[. Vous inspirez une goulée d’air, vous l’expirez presque aussitôt dans un souffle heurté. Vous n’avez jamais été très douée pour garder votre sang-froid]
}
(live: 1s)[\
(if: time > 35s)[\
Les secondes, puis les minutes passent, et la fatigue commence à étouffer toutes vos impulsions. Elle vous force au calme. Elle vous incite à poser les bras sur la table, à vous appuyer dessus. (text-style: "blur")[À nicher votre tête dans votre coude.] (text-style: "blurrier")[À fermer les yeux.]
Des [[vibrations|transition]] vous bercent.(stop:)
]\
(else-if: time > 32s)[\
Les secondes, puis les minutes passent, et la fatigue commence à étouffer toutes vos impulsions. Elle vous force au calme. Elle vous incite à poser les bras sur la table, à vous appuyer dessus. (text-style: "blur")[À nicher votre tête dans votre coude.] (text-style: "blurrier")[À fermer les yeux.]
]\
(else-if: time > 30s)[\
Les secondes, puis les minutes passent, et la fatigue commence à étouffer toutes vos impulsions. Elle vous force au calme. Elle vous incite à poser les bras sur la table, à vous appuyer dessus. (text-style: "blur")[À nicher votre tête dans votre coude.]
]\
(else-if: time > 25s)[\
Les secondes, puis les minutes passent, et la fatigue commence à étouffer toutes vos impulsions.\
]\
(else-if: time > 15s)[\
Les secondes, puis les minutes passent.\
]\
(else: )[\
Les secondes passent.\
]\
]
Vous vous asseyez dans le sable, à côté de votre sœur. Elle tourne la tête vers vous avec un léger sourire.
(if: $clefPlage is 0)[\
« Tu te souviens de nos vacances ici ? demande-t-elle.
— Bien sûr, rétorquez-vous. On y venait tous les ans, quand on était gamines. Tu crois quand même pas que j’ai oublié !
— Peut-être que oui, peut-être que non. Ta mémoire flanche pas mal ces derniers temps. Et la mienne s’efface. Bientôt, il n’en restera plus que de la fumée. Une fumée qui restera encrasser ta mémoire à toi. »
Elle rit, pendant que vous répondez d’une grimace à ses paroles nébuleuses.
« Allez, reprend-elle, si tu te souviens de nos vacances, rappelle-moi comment ça se passait. Pour dormir, par exemple. »
Que répondre ?
* [[« On dormait dans la caravane. Les parents avaient un lit, et nous, des espèces de couchettes. »|faux 1]]
* [[« On montait deux tentes. Une pour les parents, une pour nous deux. »|séquence 1]]
* [[« On louait un bungalow. Avec une chambre à se partager, toi et moi. »|faux 1]]
* [[« On prenait deux chambres dans la partie gîte du camping. »|faux 1]]
* [[Rien. Vous ne connaissez pas la réponse. Peut-être qu’observer les environs ravivera vos souvenirs. Vous vous relevez.|plage]]
]\
(else:)[\
« T’as pas perdu la clef que je t’ai donnée, hein ? » demande-t-elle.
Sans attendre votre réponse, elle tourne à nouveau son regard vers l’horizon. Puisqu’elle n’a rien de plus à vous dire, il ne vous reste plus qu’à vous [[relever|plage]].\
]
(set: $séquencePlage to $séquencePlage + 1)\
\
(display: "séquence 1")
« Tu crois que ça se passait comme ça ? fait Tamia d’un ton rêveur. Peut-être. Et on jouait à quoi, sur cette plage ? »
Que répondre ?
* [[« On collectionnait les coquillages, surtout. »|faux 2]]
* [[« Papa nous louait des planches à voile. »|faux 2]]
* [[« C’était concours de châteaux de sable presque tous les jours. »|faux 2]]
* [[« Le plus souvent, on sortait les cerfs-volants. »|séquence 2]]
« Sérieux ? rit Tamia. Si tu le dis. Et pour les goûters ? On avait le droit à un goûter spécial été ? »
Que répondre ?
* [[« De temps en temps, maman nous payait une glace. »|faux 3]]
* [[« Quand les parents faisaient le marché, ils nous ramenaient des petits gâteaux, genre madeleine. »|faux 3]]
* [[« T’étais bizarre, tu voulais des frites en goûter. »|séquence fin]]
* [[« Les gaufres de l’été. On en raffolait. »|faux 3]]
(set: $séquencePlage to $séquencePlage + 1)\
\
(display: "séquence 2")
(set: $séquencePlage to $séquencePlage + 1)\
\
(display: "séquence fin")
(if: $séquencePlage is 0)[\
<!-- le joueur a répondu juste à toutes les questions -->\
(set: $séquencePlage to -1)\
(set: $clefPlage to 1)\
\
« Ouais, je crois que t’as raison, admet Tamia. Finalement, ta mémoire n’est peut-être pas aussi détraquée que je le croyais. Du coup, ça me fait penser qu’il faut que je donne cette clef. Tu pourrais en avoir besoin. »
Elle vous remet une clef.
« Allez, file. On se reverra plus tard. »
Vous vous relevez et glissez la clef dans votre poche. Avez-vous encore quelque chose à faire sur la [[plage|plage]] ? Ou souhaitez-vous retourner près de [[l’ouverture|sortie plage]] qui conduit à la salle d’interrogatoire ?
]\
(else:)[\
{<!-- le joueur s’est trompé au moins une fois -->
(set: $séquencePlage to 0)
(if: $séquencePlage is 1)[
« Tu te souviens pas si bien que ça, à mon avis », juge Tamia.
]
(else:)[
« Allez, avoue, t’as répondu au hasard », s’esclaffe Tamia.
]}
« Reviens me voir quand tu te seras rafraîchi la mémoire. On recommencera cette conversation. »
Si vous connaissez votre erreur, vous pouvez [[relancer votre sœur|début séquence]] dès maintenant. S’il vous manque des souvenirs, il vaudrait peut-être mieux retourner observer la [[plage|plage]].\
]
(display: "entrée plage") À moins que vous préfériez rester dans la [[salle|nexus]].
Vous approchez de l’ouverture et le vent du large vous ébouriffe les cheveux. Il vous suffirait d’[[enjamber le rebord|plage]] pour vous retrouver les pieds dans le sable.
(display: "ouverture retour") À moins que vous préfériez rester encore un peu sur la [[plage|plage]].
Vous approchez du rectangle. Il vous suffit de passer à travers pour retourner à la [[salle d’interrogatoire|nexus]].
Quatre enfants creusent la plage et dressent des monticules avec leurs seaux colorés. Tamia et vous n’avez jamais compris cet enthousiasme pour la seule architecture, basique et éphémère, que permet le sable.
Une petite fille joue avec un tamis, un peu à l’écart de ses camarades.
« Je cherche des coquillages, vous annonce-t-elle. Mais j’arrive pas à en trouver.
— Je sais, c’est pas une plage à coquillage, répondez-vous. Moi non plus, j’en trouvais pas. Je m’amusais autrement.
— Je vais continuer à chercher un peu quand même, décide la fillette. Moi aussi, j’ai une sœur. Quand elle m’embête, des fois, je lui tire les cheveux. Mais je lui ai jamais tiré dessus avec un pistolet. Et toi ? »
C’est absurde, pour quelle raison auriez-vous attaqué Tamia avec une arme à feu ? Le regard de l’enfant vous met mal à l’aise.
« Euh... Faut que j’y aille », bafouillez-vous.
[[Vous vous éloignez.|plage]]
Vous approchez du camion-buvette et ses odeurs vous ramènent droit en enfance. C’est tout juste si vous ne vous retrouvez pas à saliver devant les gaufres que le vendeur prépare pour un client.
{
(if: $monnaie is 1)[
Puisque vous avez trouvé un peu d’argent sur le sentier, pourquoi ne pas en [[profiter|vendeur]] ?
]
(else:)[
Malheureusement, vous n’avez pas un sou sur vous pour en profiter. Plutôt que de laisser les effluves chauds des gaufres vous tourmenter plus longtemps, vous feriez mieux d’explorer le reste de la [[plage|plage]].
]
}
Quelques planches à voile sont alignées près du stand. Une femme les surveille, son visage figé en une expression peu commode. Enfant, vous la détestiez. Elle vous épiait comme on épie une voleuse. Une pauvre. Vos parents n’ont jamais eu assez d’argent pour vous payer la location d’une planche à voile et encore moins les leçons pour apprendre à s’en servir. Venir trois semaines en vacances sur cette côte épuisait déjà tout leur budget.
(if: $piquet is 0)[\
La femme vous aperçoit :
« Hé ! » appelle-t-elle. « Hé vous, là ! »
Une peur enfantine vous saisit. Vous pouvez vous [[éloigner|plage]] ou [[aller la voir|femme stand]].\
]\
(else:)[\
Vous n’avez aucune envie de retourner voir cette vilaine bonne femme. Elle serait capable de vous donner un autre piquet de tente, carrément recouvert de sang, cette fois. [[Vous faites demi-tour.|plage]]\
]
Vous prenez la direction du sentier. Le sable devient gravier. Vous vous retrouvez entourée d’herbes folles et d’arbustes. Sur votre droite, sont visibles quelques maisons.{
(if: $monnaie is 0)[
(click-append: "gravier")[. Un éclat métallique, au sol, attire votre attention. Vous pourriez [[chercher son origine|gravier]]]
]
(click-append: "herbes folles")[ (vous frissonnez en vous rappelant les serpents qui s’y cachent parfois)]
(click-append: "arbustes.")[ À y regarder de plus près, vous voyez la dépouille d’un cerf-volant prise dans des branches. Combien en avez-vous perdu de cette façon, Tamia et vous ?]
(click-append: "maisons.")[ Vous n’avez jamais su qui habitait là.]
}
Au bout du chemin, vous apercevez le portail d’accès du camping. Vous pouvez vous en [[approcher|camping]] ou retourner à la [[plage|plage]].
L’éclat provient de quelques pièces de monnaie à moitié enfouies sous le gravier. Vous les ramassez et les glissez dans votre poche. Vous pouvez reprendre votre [[chemin|sentier]].{
(set: $monnaie to 1)
}
La grille d’accès est fermée. D’ici, vous entrevoyez quelques tentes et caravanes. Le toit du gîte dépasse d’une ligne d’arbre. Personne ne se trouve à portée de voix.
Vous ne pouvez pas avancer plus loin, mais vous pouvez retourner à la [[plage|plage]] par le sentier.{
(click-append: "tentes et caravanes.")[ Vous retrouviez parfois les mêmes campeurs, d’une année sur l’autre, mais aucune amitié durable n’en est jamais sortie.]
(click-append: "gîte")[ (une particularité de ce camping qui, en revanche, ne comporte aucun bungalow)]
(click-append: "voix.")[ Vous appelez tout de même, pour voir, mais nul ne répond.]
}
Le vendeur se tourne vers vous dès que vous lui faites signe.
« Et qu’est-ce que ce sera pour la petite dame ? demande-t-il. Ah, mais attendez, je vous reconnais ! C’est pas votre sœur qui réclamait tout le temps une barquette de frites à vos parents ? Jamais une sucrerie, toujours des frites. Pas banale, la gamine. Elle va bien ?
— Elle est morte », dites-vous.
Les mots vous ont échappé.
« Ils disent que je l’ai tuée. »
Ceux-là aussi. Vous refusez toujours d'y croire, pourtant.
« Ah ouais, le coup dur, répond le vendeur avec une moue compatissante. C’est drôle la vie, hein ? Un jour on est en été, à lézarder sur la plage en famille, et un autre on en vient à tirer une balle dans la tête de sa sœur. Les vacances durent pas éternellement, c’est comme ça. Bon, désolé mais comme ma friteuse est pas chaude, je peux pas prendre votre commande. Je vous souhaite la bonne journée, ma petite dame. »
Votre appétit s’est envolé. [[Vous quittez les lieux.|plage]]
« Vous avez oublié ça ici, l’autre jour, » dit-elle sans la moindre amabilité.
Elle vous fourre dans les mains un piquet de tente.
« Laissez pas traîner vos cochonneries ici, » ajoute-t-elle. « J’essaie de faire tourner un commerce, moi. Et éviter de tuer quelqu’un avec ça. Rien de pire qu’un meurtre pour faire fuir les clients. »
La pointe du piquet est teintée de rouge. À ce détail près, il est identique à ceux que vous plantiez, chaque été, pour dresser les tentes dans le camping. Vous n’êtes pas sûre de vouloir le garder, mais vous ne pouvez pas le rendre à cette mégère qui semble sur le point d’appeler la police pour vous faire déguerpir. Faute de meilleure idée, vous glissez le piquet dans la poche de votre veste avant de [[quitter le stand de location.|plage]]{
(set: $piquet to 1)
}
{
(if: $clefGrenier is 0)[
(display: "entrée grenier") À moins que vous préfériez rester dans la [[salle|nexus]].
]
(else:)[
Vous approchez de l’échelle qui mène au grenier. Puisque vous avez déjà trouvé la clef cachée là-haut, vous ne voulez plus remettre les pieds dans cet horrible endroit. Vous restez dans la [[salle|nexus]].
]
(set: $peur to 0)
}
Vous approchez de l’échelle. Il vous suffit d’y monter pour atteindre et passer la [[trappe|grenier]].
(if: $peur < 5)[\
Vous vous retrouvez dans le grenier de vos grands-parents. Ses ombres et ses odeurs poussiéreuses réveillent en vous les échos d’une terreur enfantine. Certains gamins adorent fouiner ce genre d’endroit, mais vous n’en faisiez pas partie. Les craquements du bois et la pénombre vous donnent la chair de poule. Si la situation ne vous incitait pas à explorer les lieux pour comprendre ce qui vous arrive, vous n’y resteriez pas une seconde de plus.
En dehors du bric-à-brac qui encombre le sol, vous remarquez une [[armoire|vieille armoire]] vétuste, une [[malle en bois|malle]], une [[pile de cartons|cartons]] et un vieux [[fauteuil|fauteuil]]. Une drôle [[d’horloge|horloge]] est fixée à un mur. Une [[lucarne|lucarne]] étroite laisse passer un rai de lumière. Si l’atmosphère du grenier devient trop oppressante, vous pourriez trouver un peu de réconfort en observant le ciel par sa vitre.
Seule issue de cette lugubre pièce, la [[trappe|sortie grenier]] vous permet de revenir à la salle d’interrogatoire.\
]\
(else:)[\
Une ombre s’agite en périphérie de votre vision. Vous retenez de justesse un cri d’effroi. Lorsque vous regardez vers l’origine du mouvement, vous ne décelez rien qui puisse l’expliquer. Votre cœur n’en bat que plus fort, tout proche de la panique. Pas question de rester une seconde de plus dans ce grenier. Vous regagnez la [[trappe|sortie grenier peur]].\
]
Vous approchez de la trappe. Il vous suffit de la passer et de descendre l’échelle pour retourner à (display: "échelle retour") À moins que vous préfériez rester encore un peu dans le [[grenier|grenier]].
la [[salle d’interrogatoire|nexus]].
Vous approchez de la vieille armoire. Des toiles d’araignée sont tissées sur sa partie haute et entre ses pieds. \
(if: $armoireOuverte is 0)[{
Sa porte ne semble pas verrouillée, vous devriez pouvoir l’ouvrir.
(click-replace:"vous devriez pouvoir l’ouvrir.")[et quand vous tirez pour l’ouvrir, elle pivote avec un long grincement de protestation. Sa plainte aux accents de rouille vous arrache une grimace. Vous hésitez presque à la fuir, mais vous embrassez tout de même du regard le contenu de ses étagères : une [[boîte à chapeau|boite chapeau]], les [[volumes d’une encyclopédie|encyclopédie]], un [[coffret en bois|coffret]], une pile de [[papiers|papiers]] et une [[boîte à chaussure|boite chaussure]]. Vous pourriez la fouiller.]
(set: $armoireOuverte to 1)
}
]\
(else:)[ Le contenu de ses étagères n’a pas changé : une [[boîte à chapeau|boite chapeau]], les [[volumes d’une encyclopédie|encyclopédie]], un [[coffret en bois|coffret]], une pile de [[papiers|papiers]] et une [[boîte à chaussure|boite chaussure]]. Vous pourriez la fouiller.
]
Ou [[la laisser|grenier]] à ses toiles.
Le couvercle de la malle est déjà ouvert. Presque vide, elle ne contient qu’un [[drap troué|drap]] sur lequel sont posées pêle-mêle une [[boîte à gâteau|boite gateau]] et quelques [[vieilles chaussures|chaussures]].
Vous pouvez examiner son contenu ou explorer le reste du [[grenier]].
Vous approchez des cartons pour mieux les observer. L’un est orné d’une [[tête de mort|carton mort]], un autre porte l’inscription [[//vêtements//|carton vêtements]] et le troisième est fermé par du [[scotch|carton scotch]].
{
(if: $interrupteurCartons is 0)[
(if: $cartonsOuverts > 2)[
À force de manipuler ces cartons, vous avez dégagé un endroit du sol qui échappait auparavant à votre regard. ''Vous y remarquez alors un petit interrupteur.'' Vous pouvez appuyer sur cet [[interrupteur|interrupteur cartons]], continuer à fouiller les cartons ou explorer le reste [[grenier]].
]
(else:)[
Vous pouvez fouiller ces cartons ou explorer le reste [[grenier]].]
]
(else:)[
Au sol, vous voyez également l’interrupteur sur lequel vous avez déjà appuyé. Vous pouvez fouiller les cartons ou explorer le reste [[grenier]].
]
}
Ce fauteuil laid et pelé a vu de meilleurs jours. Un [[ours en peluche|ours]] et une [[poupée|poupée]] se partagent son [[coussin|coussin]]. Une sorte de [[tapisserie|tapisserie]] est coincée entre son dossier et le mur.
Si le fauteuil ne vous intéresse plus, vous pouvez examiner le reste du [[grenier]].
(display: "peur")
(if: $interrupteurArmoire is 0)[\
En haut de la pile, vous ne voyez que des factures diverses.{
(click-append:"factures diverses.")[ Et quand vous les soulevez, vous ne dévoilez rien de plus passionnant que des vieux journaux.]
(click-append:"vieux journaux")[ et des magazines]
(click-append:"magazines.")[ Mais tout en dessous de la pile, vous trouvez un [[Post-it|post-it]].]
}]\
(else:)[Vous ne voyez rien d’autre que les factures, les journaux, les magazines et le post-it que vous avez déjà examinés plus tôt.]
Le [[reste des étagères|vieille armoire]] abrite peut-être un contenu plus intéressant.
(display: "peur")
C’est une encyclopédie en dix-sept volumes qui doit dater de l’avant Internet. Certains tomes montrent un peu plus d’usure que d’autres, comme s’ils avaient été consultés plus souvent. Peut-être devriez-vous en feuilleter quelques-uns.\
\
(click-append: "feuilleter quelques-uns.")[ Vous prenez le volume //De mam à my// et l’ouvrez à une page au hasard.
Votre regard tombe sur le mot //meurtre//. Vous lisez les premières lignes : //Lorsqu’une personne déteste sa sœur au point de lui tirer une balle dans le crâne, il s’agit d’un meurtre. Elle aura beau prétendre qu’elle ne se souvient de rien, la justice l’enverra en prison.// Vous refermez le livre aussitôt et le reposez à sa place en frissonnant. Les mots semblent vous accuser, mais ils ont torts : vous ne détestez pas Tamia. Il ne vaut mieux pas tenter un autre tome.]\
(click-append: "tenter un autre tome.")[\
Et pourtant, vous voilà de nouveau en train d’ouvrir un volume, poussée par une curiosité malsaine. Cette fois, vous avez choisi le volume //De ru à T//. Vous tournez quelques pages, puis vos yeux s’arrêtent sur le mot //sang// et sur les lignes qui suivent : //Il vous reste sur les mains, rouge comme la mort, preuve de votre culpabilité. Même si vous ne le voyez pas, il est là. Il sera toujours là.// Vous remettez le tome à sa place avec précipitation, comme s’il vous brûlait les doigts. Plus question de toucher à ces horribles bouquins !\
]
Les [[autres étagères|vieille armoire]] méritent sans doute que vous y jetiez un coup d’œil.
(display: "peur")
Dans le coffret, vous trouvez une photo et un micro.{
(click-append: "photo")[ (prise cinq ans plus tôt, lors de la première représentation de //Horizon//, votre groupe)]
(click-append: "micro")[. Ce micro, Tamia l’a longtemps utilisé avant de pouvoir s’en payer un meilleur]
(click-append: "meilleur")[. Même quand elle devait s’en contenter, sa voix parvenait sans mal à susciter l’émotion, à envoûter ses auditeurs. D’ailleurs, elle vous transportait plus souvent à cette époque que maintenant. Comme si utiliser du meilleur matériel avait brisé la magie. Ou comme si vous deveniez moins sensible à son chant]
}
Le [[reste des étagères|vieille armoire]] abrite peut-être un contenu plus intéressant.
(display: "peur")
Elle ne contient que de vieilles décorations de Noël.{
(click-append: "décorations de Noël.")[ Des guirlandes, des boules multicolores, et...]
(click-append: "guirlandes,")[ qui perdent leurs paillettes quand vous les remuez,]
(click-append: "et...")[ une étoile pour le haut du sapin. Enfants, Tamia et vous aviez l’habitude de vous quereller pour savoir qui aurait le droit de la placer. Le plus souvent, vos parents tranchaient en sa faveur, parce qu’elle était la plus jeune.]
}
Vous [[refermez|vieille armoire]] la boîte à chapeau.
(display: "peur")
Elle contient une de vos vieilles paires de chaussures.{
(click-append: "paires de chaussures.")[ Une paire qui appartient à la période où vous portiez des baskets, avant que vous découvriez votre intérêt pour les bottes.]
(click-append: "les bottes.")[ Tamia vous avait poussée au changement, d’ailleurs. « Elles te correspondent pas, ces baskets, avait-elle dit. Tu trouveras mieux. » Elle avait eu raison.]
}
Vous [[refermez|vieille armoire]] la boîte.
(display: "peur")
La tête de mort collée sur ce carton ornait la porte de votre chambre, durant votre adolescence. À l'intérieur, vous retrouvez certains des objets qui ont marqué cette époque, la plupart en rapport avec la musique. De la vieille hi-fi compacte aux photocopies de partitions en passant par les CD gravés, vous reconnaissez les origines de vos goûts actuels.
Il n’y rien d’autre à voir dans ce carton, vous le [[refermez|cartons]].{
(set: $cartonsOuverts to it + 1)
(click-append:"vieille hifi compacte")[ (au son infect)]
(click-append:"partitions")[ (vos débuts à la basse)]
(click-append:"CD gravés")[ (surtout du rock et du métal)]
(click-append:"origines de vos goûts actuels.")[
Votre mère, élevée dans une famille algérienne du genre plutôt traditionnel, n’a jamais compris ce qui vous a poussée dans cette voie. Parfois, il vous semble qu’elle commence à accepter vos choix, à défaut de les respecter. À d’autres moments, vous sentez qu’elle vous reproche d’avoir entraîné Tamia, votre benjamine, dans un univers musical créé et dominé par des blancs décadents.]
(click-append:"mère")[ (née Amal Moussaoui)]
(click-append:"père")[ (Michel Pommier)]
(click-append:"blancs décadents.")[
Votre père, lui, vous a encouragée à sa manière. Il vous a déniché une basse dans un marché aux puces pour votre treizième anniversaire. Il n’a pas protesté quand vous avez délaissé la guitare acoustique pour ce nouvel instrument. Et vous ne pouvez pas en être sûre, mais vous pensez qu’il a beaucoup tempéré la rigidité de son épouse.]
}
(display: "peur")
Vous ouvrez le carton et un juron vous échappe quand vous découvrez son contenu : les voiles de votre mère.
Il n’y rien d’autre à voir dans ce carton, vous le [[refermez|cartons]].{
(set: $cartonsOuverts to it + 1)
(click-append:"voiles de votre mère.")[ Pendant votre jeune enfance, elle n’en portait pas. Mais quand l’adolescence a poussé ses filles dans une direction qui lui échappait, Amal Pommier, née Amal Moussaoui, s’est réfugiée dans la religion de ses ancêtres.]
(click-append:"religion de ses ancêtres.")[ Vous détestiez la voir couvrir ses cheveux, la voir prier, la voir endurer le ramadan... Votre père s’en accommodait, Tamia s’y intéressait avec un certain détachement, mais vous n’avez jamais pu le supporter. Surtout quand votre mère tentait de vous parler de sa foi et de vous entraîner dans son sillage.]
(click-append:"sillage.")[ Aujourd’hui, heureusement, ces idées-là lui sont passées.]
}
(display: "peur")
Le temps a séché l’adhésif qui ne résiste pas à vos efforts pour ouvrir le carton. À l’intérieur, vous découvrez un casque, une sorte d’écharpe et une médaille qui vous évoquent aussitôt le domaine militaire.
Il n’y rien d’autre à voir dans ce carton, vous le [[refermez|cartons]].{
(click-append: "domaine militaire.")[ Ces objets vous paraissent assez anciens. Sans doute appartenaient-ils à Raymond Pommier, votre grand-père paternel. Ou peut-être même à votre arrière-grand-père. Vous distinguez quelque chose, sous l’écharpe.]
(click-append: "sous l’écharpe.")[ Vous l’ôtez pour dévoiler une boîte en bois.]
(click-append: "boîte en bois.")[
Quand vous l’ouvrez, votre souffle se coince dans votre gorge. Un pistolet. Elle contient un pistolet, soigneusement rangé, et même accompagné de quelques balles. Vous en effleurez le métal avec un frisson : il vous semble avoir déjà touché cette arme. Aussitôt, vous rabattez le couvercle de la boîte et reposez l’écharpe dessus. Mieux vaut que ce pistolet reste à jamais endormi dans cet endroit.]
(set: $cartonsOuverts to it + 1)
}
(display: "peur")
C’est un ours en peluche des plus banals, avec pour seule particularité un motif de pomme cousu sur le ventre. Il semble tenir compagnie à la [[poupée|poupée]]. Sans cette atmosphère angoissante, vous trouveriez peut-être au couple un certain charme. Vous n’avez pas envie de les déranger.
Mieux vaut s’intéresser à [[autre chose|fauteuil]].
(display: "peur")
Cette poupée possède un petit air d’exotisme avec son teint cannelle et ses longs cheveux café. On dirait presque qu’elle tend la main vers la patte de [[l’ours en peluche|ours]]. Sans cette atmosphère angoissante, vous trouveriez peut-être au couple un certain charme. Vous n’avez pas envie de les déranger.
Mieux vaut s’intéresser à [[autre chose|fauteuil]].
(display: "peur")
Malgré son âge, ce coussin a conservé sa fermeté. Cependant, vous n’avez aucune envie de vous y asseoir. Allez savoir quelle bestiole a pu faire son nid dans le rembourrage.
Mieux vaut s’intéresser à [[autre chose|fauteuil]].
(display: "peur")
L’âge et la pénombre ont estompé les couleurs et les motifs de cette tapisserie. Elle dégage néanmoins une aura sinistre, l’avenant de cet effroyable grenier. {
(if: $interrupteurFauteuil is 0)[
Vous n’êtes pas sûre de vouloir l’examiner de plus près.
(click-append: "examiner de plus près.")[ D’ailleurs, elle ne comporte aucun élément intéressant. À part peut-être cette petite bosse.]
(click-append: "bosse.")[ Quelque chose se cache là-dessous, sur le mur. Vous devriez pouvoir le dégager en tirant le fauteuil pour ensuite écarter la tapisserie.]
(click-append: "écarter la tapisserie.")[ Les pieds du fauteuil raclent le sol dans une plainte lugubre, qui vous glace les os. Vous repoussez la tapisserie d’une main qui tremble un peu et vous dévoilez un petit interrupteur. [[Appuyer dessus|interrupteur fauteuil]] ou le laisser, vous avez maintenant le choix.]
]
(else:)[Vous avez d’autant moins envie de vous attarder dessus que vous avez déjà trouvé et pressé l’interrupteur qui se cache derrière.]
}
Mieux vaut examiner [[autre chose|fauteuil]].
(display: "peur")
Il n’y a plus aucun gâteau, bien sûr, dans cette boîte en métal. C’est presque dommage, vous auriez bien grignoté une gourmandise pour faire passer le goût oppressant de ce grenier. À la place, il s’y trouve quelques objets sans importance, à commencer par un calepin et un crayon.
Vous dénichez également une coupure de presse, pliée en deux.
Et tout au fond, vous dégagez une photo tirée de votre enfance.{
(click-append:"un calepin et un crayon")[, semblables à ceux que vous utilisez pour votre boulot, au café. Pour le moment, votre groupe ne gagne pas assez pour vous permettre de vivre de votre musique. Travailler comme serveuse vous aide à payer le loyer et les factures]
(click-append:"pliée en deux")[. Vous l’ouvrez et constatez que l’article parle de votre groupe. Il inclut une photo de vous et Tamia, avec en légende : //Les sœurs Isaco, à la basse et au chant pour le groupe Horizon//. Isaco, votre nom de scène, choisi par Tamia. Elle ne vous a jamais expliqué pourquoi ce nom-là, mais la sonorité vous plaît]
(click-append:"photo tirée de votre enfance.")[ Un fantôme à deux têtes y expose son drap taché et troué. Vous vous souvenez des deux petites filles, dissimulées là-dessous, qui hululaient des « oouuuuhhh » de concert. Vous savez maintenant d’où provient le drap de cette malle et pourquoi il semble si sale et abîmé.(if: $drap is 0)[(set: $drap to 1)]
]
}
C’est tout pour cette boîte, [[vous la refermez|malle]].
(display: "peur")
Vous examinez les chaussures avec une grimace. Vous les reconnaissez, ces vieilles godasses malodorantes. Elles appartenaient à Thomas, votre ex.{
(click-append: "votre ex.")[ Ça lui ressemble bien, de vous avoir laissé ses déchets. Ils encombrent cette malle, banals et désagréables, comme les moments difficiles qui ont précédé votre séparation encombrent votre esprit.]
(click-append: "votre esprit.")[ C’est vous qui avez déclenché la rupture, mais sans le soutien de Tamia, vous en auriez souffert encore plus. Même aujourd’hui, vous n’êtes pas certaine d’en être tout à fait remise.]
}
Il doit bien y avoir quelque chose de plus intéressant, dans cette [[malle|malle]].
Vous approchez de l’horloge murale. Elle ne s’accorde en rien au reste du grenier et ressemble plutôt à cette esthétique //steampunk// à laquelle Tamia s’intéresse. Son cadran en métal doré dessine des motifs de branche ou de feuillage et vous apercevez des rouages par les trous ainsi formés. Ses aiguilles sont arrêtées sur //14h30//. L’heure à laquelle vous deviez passer chercher Tamia pour la répétition...
Sur les bords du cadran ont été vissées de toutes petites ampoules électriques. {
(if: $nbInterrupteursAllumés is 0)[
Aucune de ces quatre ampoules n’est allumée.
]
(else-if: $nbInterrupteursAllumés is 1)[
''L’une d’elles est allumée'', les trois autres éteintes.
]
(else-if: $nbInterrupteursAllumés is 2)[
''Deux d’entre elles sont allumées'', les deux autres éteintes.
]
(else-if: $nbInterrupteursAllumés is 3)[
''Trois d’entre elles sont allumées'', la dernière éteinte.
]
(else-if: $nbInterrupteursAllumés is 4)[
''Toutes sont allumées'' et vous remarquez également qu’une ''trappe minuscule s’est ouverte'' dans le bord supérieur de l’horloge. Un bouton s’y cachait, que vous êtes maintenant tentée de [[presser|interrupteur horloge]].
]
(else-if: $nbInterrupteursAllumés is 5)[
Toutes sont allumées. Une trappe minuscule est ouverte dans le bord supérieur de l’horloge et vous avez déjà pressé le bouton qui s’y niche. Il vous a révélé un compartiment secret dans le mur dont vous avez déjà récupéré le contenu.
]
}
Vous pouvez examiner autre chose dans le [[grenier]].
À l’extérieur, le soleil brille. Vous restez un instant près de la lucarne, le temps que votre cœur affolé se calme, puis vous affrontez de nouveau la pénombre du [[grenier|grenier]].{
(set: $peur to 0)
}
Vous lisez la note inscrite sur le Post-it : //Regarde sous l’armoire//.
Une onde de peur vous parcourt, glaciale, et vous laisse transie d’effroi. Devriez-vous suivre le conseil de la note et regarder sous l’armoire ? Vous n’êtes pas sûre d’en avoir le courage.{
(click-append:"courage")[. Le souffle court, vous vous forcez à vous agenouiller et à vous pencher. Vous approchez la tête autant que vous l’osez du dessous du meuble. Ces fichues toiles d’araignées vous effleurent le visage. D’abord, vous ne distinguez rien, puis vos yeux s’ajustent à l’obscurité. Collé sur le panneau qui forme le fond de l’armoire, relié à un fil qui court le long d’un pied et qui s’enfonce dans le sol, se trouve un petit interrupteur. Vous pouvez [[appuyer dessus|interrupteur armoire]] ou le laisser]
}
Il doit bien y avoir autre chose à voir, sur [[les autres étagères|vieille armoire]] ou ailleurs dans le [[grenier|grenier]].
{(either:
"//Un craquement plus fort que les autres vous fait sursauter.//",
"//Un souffle dans votre nuque vous oblige à vous retourner dans un mouvement paniqué. Rien, pourtant. Vous retournez à vos recherches avec un frisson.//",
"//Un faible couinement, peut-être celui d’un rat, vous ébranle un peu plus les nerfs.//",
"//Pendant un instant, il vous semble que la lumière faiblit et votre cœur rate un battement.//",
"//Une bouffée de poussière vous prend à la gorge. Même l’air de cet endroit vous est hostile.//",
"//Une araignée surgit et disparaît tout aussi vite, passant d’un recoin obscur à un autre. Vous détestez ces bestioles !//")
(set: $peur to it + 1)
(if: $peur is 4)[
// Vous jetez un coup d’œil vers la lucarne. Si votre peur devient trop forte, elle pourrait vous apporter un peu de réconfort.//
]
(else-if: $peur > 4)[
// Vos nerfs sont sur le point de lâcher. Prendre un peu de lumière, auprès de la [[lucarne|lucarne]], vous remettrait peut-être les idées en place.//
]
}
Vous tendez une main mal assurée, pressez l’interrupteur et reculez aussitôt. Un léger déclic se fait entendre. Vous tournez la tête dans sa direction et constatez qu’une petite ampoule s’est allumée sur le cadran de l’horloge murale. Elle n’apporte pas beaucoup plus de lumière à l’endroit, mais c’est toujours ça.
Vous pouvez continuer à fouiller dans [[l’armoire|vieille armoire]] ou dans le reste du [[grenier|grenier]].{
(set: $interrupteurArmoire to 1)
(set: $nbInterrupteursAllumés to it + 1)
}
(display: "peur")
{
(if: $drap is 0)[
(display: "drap 0")
]
(else-if: $drap is 1)[
(display: "drap 1")
]
(else-if: $drap is 2)[
(display: "drap 2")
]
}
{
(if: $drap is 0)[
Mieux vaut examiner le [[reste de la malle|malle]].
]
(else:)[
Vous pouvez laisser le drap pour [[revenir au reste de la malle|malle]].
]
}
Vous haussez les épaules, puis pressez l’interrupteur. Un léger déclic vous fait tourner la tête vers l’horloge murale. Une petite ampoule s’est allumée sur son cadran. La pénombre du grenier vous paraît un peu moins épaisse. Juste un peu.
Vous pouvez continuer à examiner le contenu de la [[malle|malle]] ou vous intéresser au reste du [[grenier|grenier]].{
(set: $interrupteurMalle to 1)
(set: $drap to 2)
(set: $nbInterrupteursAllumés to it + 1)
}
Ce drap mériterait une place dans la poubelle, si sale et élimé que même un chien n’en voudrait pas dans son panier. De vilaines bestioles s’y cachent sûrement. Vous n’avez aucune envie d’y toucher.{
(click-append: "toucher.")[
C’est donc avec une grimace écœurée que vous en attrapez un pan. Il vous semble que quelque chose remue, là-dessous. Vous lâchez le tissu avec un cri d’effroi. Plus question d’y toucher !]
}
Ce drap n’a plus l’air si dégoûtant, ni si effrayant, maintenant que vous savez qu’il s’agissait d’un déguisement. Vous vous sentez prête à affronter ce qui peut s’y cacher.{
(click-append: "cacher.")[ Dans les premiers plis, vous découvrez une voiturette à ressort. Vous devez tirer encore le tissu, pour dégager le fond de la malle.]
(click-append: "voiturette à ressort.")[ Ses roues tournent un peu lorsque vous la touchez.]
(click-append: "dégager le fond de la malle.")[ Et quand vous dénudez enfin la planche en bois, vous y voyez accroché un petit interrupteur. Êtes-vous certaine de vouloir le [[presser|interrupteur malle]] ?]
}
Ce drap n’a plus l’air si dégoûtant, ni si effrayant, maintenant que vous savez qu’il s’agissait d’un déguisement. Il vous a déjà révélé son secret : un interrupteur dissimulé au fond de la malle, sur lequel vous avez appuyé.
Vous secouez la tête avec un certain fatalisme, puis vous pressez l’interrupteur. Un léger déclic vous parvient, originaire de l’horloge murale. Vous constatez qu’une petite ampoule s’est allumée sur son cadran. Vous espériez encore plus de lumière, mais c’est toujours ça.
Vous pouvez continuer à examiner le contenu des [[cartons|cartons]] ou vous intéresser au reste du [[grenier|grenier]].{
(set: $interrupteurCartons to 1)
(set: $nbInterrupteursAllumés to it + 1)
}
Après une longue hésitation, vous vous décidez à presser l’interrupteur. Aucune catastrophe ne se produit, heureusement. C’est tout juste si vous entendez un déclic, bruit discret qui provient d’un peu plus loin dans la pièce. Vous tournez le regard dans sa direction et vous constatez qu’une petite ampoule s’est allumée sur le cadran de l’horloge murale. Elle apporte un tout petit peu plus de lumière pour combattre l’obscurité.
Vous pouvez continuer à examiner les environs du [[fauteuil|fauteuil]] ou vous intéresser au reste du [[grenier|grenier]].{
(set: $interrupteurFauteuil to 1)
(set: $nbInterrupteursAllumés to it + 1)
}
Une fois de plus, vous appuyez sur un interrupteur. Cette fois-ci, aucune ampoule ne s’allume. Un mécanisme fait vibrer légèrement la pièce et quelque chose change dans le mur, non loin de l’horloge. Vous approchez et constatez qu’un compartiment secret vous est révélé. Pas plus grand que l’envergure de votre main, il ne contient qu’une clef. Vous la prenez et la glissez dans votre poche.
Vous pouvez continuer à braver l’atmosphère pesante du [[grenier]] ou [[vous diriger vers la sortie|sortie grenier]] et quitter une bonne fois pour toutes cet horrible endroit.{
(set: $nbInterrupteursAllumés to it + 1)
(set: $clefGrenier to 1)
}
« Malade ? » répétez-vous.
« Malade, oui. Malade d’un cancer. D’un de ces monstres qui s’installent dans ton cerveau et qui engloutissent tes neurones les uns après les autres. Qui parasitent tes pensées, tes sens et même tes gestes. Qui changent et détruisent le monde autour de toi. Un de ces cancers dont le nom s’empêtre dans la bouche et que les médecins te crachent d’un coup à la gueule, comme si connaître ce nom changeait quoi que ce soit à ce qu’ils te disent ensuite : espérance de vie de six mois, quelques-uns de plus avec un bon traitement. Malade d’un cancer comme ça. »
Les questions se bousculent dans votre esprit, mais Tamia poursuit avant que vous retrouviez l’usage de la parole.
« Ça fait maintenant sept mois que j’ai appris qu’un monstre vit dans ma tête. On m’en donnait six, donc je m’en tire plutôt bien. J’ai refusé le traitement, bien sûr. Tu me connais, je n'allais pas passer mes jours dans un hôpital au lieu de profiter du temps qui me restait. J’ai raconté des salades au médecin qui me suivait pour avoir la paix : je lui ai dit que je déménageais et que je devais changer de toubib. Il m’a donné deux ou trois papiers //pour son confrère// et je n’ai plus entendu parler de lui. Donc tu vois, j’ai bien profité de mes derniers mois.
— Pourquoi tu m’as rien [[dit|fin du concert]] ? »
« Pour la même raison qui m’a poussée à refuser le traitement, répond Tamia. Je ne voulais pas vivre avec un poison qui m’aurait gâché chaque instant. Et puis tu parles d’un cadeau à te faire ! Je n’en ai parlé à personne. Jusqu’à maintenant. »
Elle prend une inspiration douloureuse et lève le pistolet à hauteur de son visage.
« Arrête ! criez-vous. Arrête ton délire, on va te soigner, OK ? Si t’as tenu jusque-là, c’est qu’on peut te guérir. »
Tamia vous adresse un sourire si fragile qu’il vous met les larmes aux yeux.
« Je suis de plus en plus fatiguée, réplique-t-elle à voix basse. Chaque jour, j’ai un peu plus de mal à me réveiller. Et depuis hier, je n’arrive plus à chanter. Quand j’écoute de la musique, je n’entends plus que du bruit. Une suite de notes qui n’ont aucun rapport les unes avec les autres. Rien que de l’air en vibration... C’est le moment, Layla. C’est le moment de remballer les instruments. [[Fin du concert|choix]]. »
« Va-t’en, souffle-t-elle. Reste pas là, pas pour voir ça. Comme je n’ai pas eu le temps d’écrire mon message, tu expliqueras tout aux autres, d’accord ? Va-t’en, vite. Vite, pendant que j’ai encore le courage de le faire.
— Arrête ! protestez-vous d’une voix brisée. Je peux pas te laisser faire ça !
— S’il te plaît, Layla... Laisse-moi choisir la façon dont je veux partir. Le cancer m’a déjà enlevé la musique. Qu’est-ce qu’il va me prendre d’autre, si j’en finis pas maintenant ? Une balle pour lui, une balle pour moi, une balle pour mon cerveau où il a fait son nid. Alors je te demande une faveur, la plus grande que je te demanderai jamais : va-t’en. »
Des larmes s’accumulent dans ses yeux. Ses muscles trop tendus font tressaillir l’arme contre sa tempe. Il vous est impossible de lui tourner le dos, de la laisser affronter seule sa décision. Aucun argument ne lui fera changer d’avis, vous la connaissez.
Vous hésitez, tiraillée entre deux impulsions. Une partie de vous refuse la mort de Tamia, hurle qu’il lui reste encore quelques jours – peut-être plus si elle accepte enfin un traitement – et qu’elle pourrait trouver une fin plus douce que celle-ci. Cette partie-là vous pousse à lui arracher son pistolet par la force.
Mais une autre voix, au fond de vous, prétend que vous devriez respecter sa décision. Depuis sept mois, elle porte seule son fardeau et sa résolution n’a pas fléchi. Vous devinez ce qu’elle traverse. Peut-être avez-vous tort de vouloir l’arrêter. Peut-être devriez-vous accompagner son geste final et l’aider à affronter la mort.
Vous lisez dans les yeux de Tamia une douleur qu’aucune parole ne pourra apaiser. Vous devez agir, vous devez choisir : [[désarmer|désarmer]] votre sœur ou la [[soutenir|aider]] pendant ses derniers instants.
Vous rejetez les doutes qui vous restent et vous vous précipitez sur Tamia. Elle se lève pour vous échapper, le pistolet toujours collé à sa tête.
« Je peux pas te laisser faire une connerie pareille ! criez-vous. Donne-moi ce flingue ! »
Vous lui saisissez le poignet. Elle résiste. Vous réaffirmez votre prise et vos doigts se crispent sur la chair et le métal.
Un coup de tonnerre naît entre vos mains et vous foudroie sur place. Vous relâchez tout, abasourdie. Le corps de Tamia glisse loin de vous, s’enfonce dans une brume écarlate. Vous reculez, à moitié aveuglée par les larmes. Votre esprit se recroqueville et trouve refuge dans un brouillard dénué de pensées.
[[Une porte s’ouvre.|reprise interrogatoire]]
« OK, articulez-vous avec difficulté. Si c’est ton choix, OK. Mais... Mais je peux pas m’en aller. »
Vous approchez du canapé et Tamia se crispe un peu plus.
« Qu’est-ce que tu fais ? Recule ! Je te préviens, je vais tirer. »
Le désespoir et la nervosité ont privé son visage de ses couleurs. À croire qu’elle porte déjà le masque livide de la mort.
« Je sais. Je veux t’aider. Tu devrais pas avoir à le faire toute seule. »
Elle vous observe un instant et des larmes lui coulent sur les joues.
« Merci », dit-elle d’une voix étranglée.
Vous vous asseyez à côté d’elle. Votre main lui caresse les cheveux et descend jusqu’à l’arme qui tremble contre sa tempe. Vous stabilisez sa prise. Vos yeux s’embrument à leur tour.
« Au revoir, Layla.
— Au revoir, Tam-tam. »
Le tir vous traverse. Sa violence vous foudroie comme si la balle pénétrait aussi dans votre tête. Elle tue vos pensées et vous enveloppe dans un brouillard débilitant. Vous vous y perdez.
[[Une porte s’ouvre.|reprise interrogatoire]]{
(set: $aider to 1)
}
Vous vous redressez dans un sursaut et vous tournez la tête vers l’origine du bruit. Le policier pénètre dans la salle d’interrogatoire et referme la porte derrière lui.
« J’ai été un peu plus long que prévu, mais on va pouvoir reprendre, annonce-t-il. J’espère que vous en avez profité pour réfléchir un peu à vos options. »
La pièce a repris son aspect normal. Dépouillé. {
(if: $café is 2)[
Le café que vous avez renversé plus tôt n’a pas encore fini de sécher au sol.
]
(else-if: $café is 1)[
Votre gobelet de café est toujours posé devant vous, maintenant tiède.
]
Vous ne savez pas combien de temps s’est écoulé, mais sans doute pas même une demi-heure. Assez pour revivre les pires minutes de votre vie.
}
Le policier pose à nouveau ses documents sur la table et se rassied face à vous.
« Alors, la mémoire est revenue ? »
Que répondre ?
* [[« Oui. J’ai pas tué Tamia. »|reprise déni]]
* [[« Oui. Je... j’ai tué Tamia... »|reprise confession]]
* [[Garder le silence.|reprise silence]]
Vous vous prenez la tête entre les mains.
« J’étais là quand elle est morte, c’est tout, » sanglotez-vous.
Le policier soupire, puis vous tend un mouchoir.
« C’est votre version, maintenant ? Racontez-la jusqu’au bout, alors. Voyons voir de quoi vous vous souvenez d’autre. »{
<!-- le score est au minimum de 6 et au maximum de 13 -->
(set: $score to it + 4)
}
(display: "reprise")
« C’est vrai, je l’ai tuée... » sanglotez-vous.
La sensation brutale du pistolet qui se décharge revient vous hanter et ébranler vos nerfs. Si vous n’étiez pas intervenue, si vous aviez su trouver les bonnes paroles, cette balle n’aurait peut-être jamais été tirée. Les larmes vous empêchent de prononcer un mot de plus.
Le policier vous tend un mouchoir.
« C’est un bon début. Maintenant, vous allez me raconter ce qui s’est passé. »{
<!-- le score est au minimum de 3 et au maximum de 10 -->
(set: $score to it + 1)
(set: $confession to 1)
}
(display:"reprise")
« Toujours aussi bavarde, hein ? »
Des larmes vous remplissent les yeux et vous réprimez des sanglots. Le policier vous tend un mouchoir.
« Vous vous sentirez mieux quand vous aurez raconté ce qui s’est passé, dit-il. Croyez-moi, ça soulage. »
(display: "reprise")
Il sort de son dossier une photographie du pistolet.
« Commençons par là. Comment vous êtes-vous procuré cette arme ? »
Vous repoussez les larmes de votre mieux, aidée du mouchoir, avant de répondre : « Elle est pas à moi. C’est Tamia qui l’avait. »
« Ben voyons, » marmonne le policier. « Très bien, question suivante : comment votre sœur s’est-elle procuré cette arme ? »
Que répondre ?
* [[« Je sais pas. Je l’avais jamais vue avant aujourd’hui. »|origine ignorance]]
* [[« Je la lui ai offerte à Noël, évidemment ! »|origine sarcasme]]
* [[« Tamia connaissait quelques personnes pas nettes. Vous devriez chercher de ce côté-là. »|origine mensonge]]
* [[« Je suis pas sûre, mais... Elle vient peut-être de chez nos grands-parents. »|origine vérité]]
« Vraiment ? » insiste le policier d’un ton incrédule. « Votre sœur se débrouille pour mettre la main sur une arme à feu et vous ne savez pas comment ? Vous étiez proche d’elle, pourtant. Vous appartenez au même groupe de musique, vous la voyiez très régulièrement. J’ai beaucoup de mal à croire qu’elle ne vous ait jamais parlé de cette arme. »
« Je vous dis que je sais pas d’où elle vient, » rétorquez-vous avec brusquerie. « Tamia avait ses secrets, OK ? »
Il prend quelques notes dans un calepin.{
<!-- le score est au minimum de 3 et au maximum de 14 -->
(set: $score to it + 1)
}
(display:"motif")
Vous avez répliqué avec un sarcasme évident, mais le policier semble ne pas s’en rendre compte. Il prend quelques notes dans son calepin.
« Donc c’est vous qui lui avez procuré l’arme, dit-il tout en écrivant.
— Non ! Je disais seulement ça pour... Non, c’est pas moi, elle l’a trouvée toute seule, je sais pas comment.
— Vous devriez faire un effort pour rester cohérente, Madame Pommier, » rétorque-t-il d’une voix sèche. (display:"motif")
« Chez vos grands-parents ? C’est une possibilité, vu l’ancienneté du modèle. On vérifiera. Mais si c’est bien le cas, ça veut dire que vous aussi, vous avez pu récupérer cette arme chez eux.
— C’est pas moi, je vous dis ! Mais Tamia est allée les voir il y a trois ou quatre mois. Merde, ça doit être à ce moment-là que... »
Vous frissonnez en songeant au sang-froid avec lequel votre sœur a préparé son geste. Le policier prend des notes dans un calepin.{
<!-- le score est au minimum de 7 et au maximum de 18 -->
(set: $score to it + 5)
}
« Si votre histoire se confirme, ce sera un point positif pour vous. Parce que si au contraire, vous avez amené l’arme sur les lieux du décès, on vous accusera d’acte prémédité. »
Il repose son stylo : (display:"motif")
« Qui sont ces personnes ? » presse le policier.
« Je sais pas, je les connais pas. »
« Mais vous les avez déjà vues. Noms ? Descriptions ? »
« Je... Non, je sais plus, euh... J’en ai juste entendu parler. »
« Mais vous n’avez aucun détail spécifique à me donner ? » insiste le policier d’une voix sarcastique. « Ben voyons. On vérifiera auprès des amis de votre sœur. Ces gens dont vous parlez, d’autres devraient en avoir entendu parler, non ? En tout cas, ça vaudrait mieux pour vous. »
Il prend des notes dans un calepin tandis que vous vous maudissez d’avoir inventé ce mensonge.{
<!-- le score est au minimum de 0 et au maximum de 11 -->
(set: $score to it - 2)
}
(display: "motif")
« Passons à la suite. Vous êtes arrivée chez votre sœur, vous avez découvert son arme, d’une façon ou d’une autre et quelques minutes plus tard, ses voisins ont entendu un coup de feu. Qu’est-ce qui s’est passé ? Une dispute qui a mal tourné ? Vous étiez en colère contre votre sœur ? »
Que répondre ?
* [[« Non. C’était un... un accident. »|accident]]
* [[« J’étais fâchée parce qu’elle ouvrait pas la porte, mais je l’ai pas tuée pour ça ! »|colère]]
* [[« Elle voulait se suicider. »|suicide]]
« Un accident ? répète le policier. {
(if: $confession is 1)[Mais vous avez admis l’avoir tuée. »]
(else:)[Donc vous admettez que vous êtes à l’origine de la blessure par balle. »]
}
Que répondre ?
* [[« Ouais, c’est ma faute, ma putain de faute ! Je l’ai tuée par accident, et voilà tout. Foutez-moi la paix, maintenant ! »|fin coupable]]
* [[« Écoutez, c’est compliqué. Elle voulait se tuer... »|suicide]]
{
(if: $confession is 1)[
« Mais cette colère vous a influencée, insiste le policier. C’est pour ça que vous avez admis l’avoir tuée, n’est-ce pas ? »
]
(else:)[
« Pour quelle raison, alors ? insiste le policier. Vous étiez en colère. Dans ces cas-là, ça arrive qu’on perde le contrôle. Et avec une arme à disposition, ça peut se terminer de façon tragique. C’est ce qui s’est passé ? »
]
}
Que répondre ?
* [[« Mais arrêtez vos conneries ! Je l’aurais tuée parce qu’elle répondait pas à la porte ? Foutez-moi la paix, j’ai plus rien à vous dire ! »|fin coupable]]
* [[« Non, je vous dis que ça a rien à voir ! Elle voulait se tuer... »|suicide]]
« En voilà une affirmation intéressante, marmonne le policier en prenant des notes. Et pourquoi est-ce que votre sœur aurait voulu mettre fin à ses jours ? »
Que répondre ?
* [[« Parce qu’elle avait un cancer. »|cancer]]
* [[« Parce qu’elle pouvait plus entendre de musique, seulement des sons. »|perte musique]]
« J’ai essayé de vous aider, soupire le policier. Comme je vous le disais, la situation n’est pas en votre faveur. Du tout. Et ce n’est pas avec ce que vous m’avez dit que les choses vont beaucoup s’arranger. Je vous conseille d’être un peu plus maligne pendant votre procès. »
Il se lève tandis que vous vous emmurez dans un silence hostile.
« Vous allez être conduite par un de mes collègues dans une cellule de détention. Vous y resterez jusqu’à ce qu’on finisse votre dossier. Au revoir. »
Il récupère ses photos et quitte la salle d’interrogatoire. Vous comprenez que vous n’avez aucune aide à espérer de sa part pour la [[suite|fin procès pessimiste]].
« Vous prétendez qu’elle avait un cancer ? Mes collègues n’ont rien trouvé qui indique qu’elle était malade : aucune trace d’un traitement médical particulier chez votre sœur, aucune mention de la part de ses voisins. Vos parents ont également été contactés et ils n’en ont pas parlé.
— Vous leur... vous leur avez dit que j’ai tué...
— Non, seulement que vous êtes retenue en garde à vue pour répondre à nos questions. Ils pourront confirmer cette histoire de cancer ?
— Ils étaient pas au courant. Tamia l’a dit à personne. Elle me l’aurait pas dit non plus si j’étais pas arrivée chez elle au moment où elle... »
De nouvelles larmes menacent de couler et vous serrez la mâchoire pour les retenir.
« Donc personne ne peut confirmer que votre sœur avait un cancer ? »
{(if: $score < 7)[
(display: "dernière chance")
]
(else:)[
(display: "preuve 1")
]}
Le policier semble décontenancé.
« Qu’est-ce que vous entendez par là ? demande-t-il.
— C’est ce qu’elle m'a dit, répondez-vous. Je suis pas bien sûre de comprendre moi-même, à part que c’était à cause de son cancer. »
Sa confusion disparaît, mais il n'a pas l'air convaincu.
(display:"cancer")
Le policier secoue la tête d’un air agacé et commence à rassembler ses documents comme pour quitter la pièce.
« Écoutez, il serait temps que vous arrêtiez de vous payer ma tête. D’abord, vous refusez de dire quoi que ce soit, ensuite vous prétendez avoir perdu la mémoire, et maintenant vous me sortez une histoire de suicide et de cancer. Je vous ai déjà dit qu’il est dans votre intérêt de coopérer, mais si vous ne me croyez toujours pas, je ne peux rien pour vous. »
Que répondre ?
* [[« Attendez, s’il vous plaît ! C’est pas des bobards, je vous le jure. »|preuve 1]]
* [[« Vous me croyez pas, ça sert à quoi que je réponde à vos questions ?! Allez vous faire foutre ! »|fin coupable]]
Le policier vous observe avec un air dubitatif.
« J’espère que vous comprenez pourquoi j’ai du mal à vous croire. Vous pouvez me donner des détails sur ce cancer, au moins ? »
Que répondre ?
* [[« Il était dans sa tête. Vous pouvez pas le vérifier ? »|autopsie]]
* [[« Vous pourriez retrouver le médecin qui a fait le diagnostic. »|diagnostic]]
* [[« Il est censé avoir un nom compliqué et tuer en quelques mois seulement. »|indications vagues]]
{(set:$score to it + 5)
<!-- le score est au minimum de 5 et au maximum de 23 -->
}« Avec les dégâts faits par la balle, je ne sais pas si le médecin légiste arrivera à identifier la tumeur, mais j’en prends note, dit le policier. Il existe des tests spécifiques pour certaines substances, quand on sait quoi chercher. Si ce cancer existe, on en trouvera peut-être la trace. »
Il inscrit quelques mots dans son calepin avant de reprendre la parole. {
(if: $confession is 1)[
(display:"suite confession")
]
(else:)[
(display:"suite déni")
]
}
{(set:$score to it + 3)
<!-- le score est au minimum de 3 et au maximum de 21 -->
}
« Parce que vous ne connaissez pas son nom, bien sûr, rétorque le policier avec contrariété.
— Non. Mais ce toubib doit avoir son cabinet dans le quartier de Tamia, ou dans un quartier voisin. Ça doit pas être si difficile de le retrouver. Ma sœur a appris le diagnostic il y a sept mois, environ. »
Le policier ne semble pas convaincu par votre suggestion, mais il la note dans son calepin.
{
(if: $confession is 1)[
(display:"suite confession")
]
(else:)[
(display:"suite déni")
]
}
« Autrement dit : non, vous ne pouvez me donner aucun détail, » rétorque le policier. {
(if: $confession is 1)[
(display:"suite confession")
]
(else:)[
(display:"suite déni")
]
}
« Tout à l’heure, vous avez admit avoir tué votre sœur. Mais maintenant, vous parlez de cancer et de suicide. Vous étiez chez elle quand la balle a été tirée. Qu’est-ce qui s’est passé ? »
(if: $aider is 1)[\
Que répondre ?
* [[« Elle voulait se suicider et j’ai pas réussi à la convaincre de pas le faire. Alors... je l’ai aidée. »|aveu aide]]
* [[« J’étais là, mais j’ai pas réussi à lui retirer le pistolet. Elle s’est suicidée devant moi. »|mensonge aide]]
]\
(else:)[\
Que répondre ?
* [[« Elle voulait se suicider. J’ai essayé de lui arracher le pistolet de force et... le coup est parti. »|aveu tentative]]
* [[« J’étais là, et je lui ai parlé, mais elle a rien voulu entendre. Elle s’est suicidée devant moi. »|mensonge tentative]]
]
« Admettons que votre sœur avait un cancer et qu’elle prévoyait de mettre fin à ses jours. Mais vous étiez avec elle quand la balle a été tirée. On a trouvé des résidus de poudre sur vos mains et vos empreintes sur le pistolet. Qu’est-ce qui s’est passé ? »
(if: $aider is 1)[\
Que répondre ?
* [[« Elle voulait se suicider et je suis pas arrivée à lui faire changer d'idée. Alors... je l’ai aidée. »|aveu aide]]
* [[« J’étais là, mais j’ai pas réussi à lui retirer le pistolet. Elle s’est suicidée devant moi. »|mensonge aide]]
]\
(else:)[\
Que répondre ?
* [[« Elle voulait se suicider. J’ai voulu lui arracher le pistolet de force et... le coup est parti. »|aveu tentative]]
* [[« J’étais là, et je lui ai parlé, mais elle a rien voulu entendre. Elle s’est suicidée devant moi. »|mensonge tentative]]
]
{
(set: $score to it + 3 - $confession)
<!-- le score est au minimum de 2 et au maximum de 26 -->
}« Vous l’avez //aidée// ? répète le policier d’un air perturbé.
— Elle... elle avait fait son choix, expliquez-vous d’une voix heurtée. Pas de traitement pour son cancer... Pas souffrir pendant les derniers jours... Elle m’a demandé de la laisser. Je savais qu’elle changerait pas d’avis. Je suis restée avec elle parce que je voulais pas qu’elle soit toute seule. Je lui ai... tenu la main pendant... pendant qu’elle... »
Les mots se bloquent au fond de votre gorge. Vous finissez par les expulser dans un souffle rauque :
« Pendant qu’elle appuyait sur la gâchette. »
Le silence tombe sur la salle d’interrogatoire tandis que vous enfouissez votre visage dans vos mains. Les conséquences de votre choix vous donnent le tournis et la mort de Tamia est une douleur sourde qui refuse de s’apaiser. Les secondes passent, plus lourdes les unes que les autres. La voix du policier vous fait relever la tête.
« Si votre histoire est vraie, vous avez fait quelque chose d’à la fois très courageux et très... irréfléchi. »
Il vous regarde avec une expression peinée et compatissante. Vous devinez que vos paroles l’ont touché. Il semble hésiter, jette un bref coup d’œil par-dessus son épaule, puis revient vers vous :
« Trouvez-vous un bon avocat, même si vous devez demander une aide financière à vos parents ou à vos amis. Soyez sincère avec le juge. Ne vous braquez pas comme vous l’avez fait au début de cet interrogatoire. Si vous expliquez les raisons de votre acte... Disons que je comprends pourquoi vous avez fait ce choix et d’autres personnes le comprendront aussi. »
Il soupire, rassemble ses documents et se lève.
« Je vais chercher s’il existe des preuves du cancer de votre sœur. Si j’en trouve, vous aurez de bien meilleures chances d’éviter les sanctions les plus lourdes. Pendant que nous finissons de préparer votre dossier, vous devrez rester en cellule de détention. Un de mes collègues va vous y escorter. »
Il rejoint la porte.
[[« Bonne chance », dit-il avant de quitter la pièce.|fin procès optimiste]]
{
(set: $score to it - 3 - $confession)
<!-- le score est au minimum de -4 et au maximum de 19 -->
}« Vos empreintes étaient sur le pistolet, objecte le policier d’une voix incisive. Et ça n’explique pas les résidus de poudre sur vos mains. D’ailleurs, d’après la reconstitution de la scène, votre sœur était assise sur son canapé, quand le coup fatal a été tiré. Si vous avez vraiment tenté de lui reprendre le pistolet, elle aurait dû être debout, dans une position de résistance plus active. Non, votre histoire sonne faux, Madame Pommier. Vous pourrez toujours essayer de convaincre un juge que vous dites vrai, mais pour ma part, j’en ai fini avec vous. »
Il rassemble ses documents et se lève.
« Pendant que nous terminons la préparation de votre dossier, vous devrez rester en cellule de détention. »
[[Il quitte la pièce sans un mot de plus.|fin procès pessimiste]]
{
(set: $score to it + 5)
<!-- le score est au minimum de 5 et au maximum de 28 -->
}« J’ai essayé ! insistez-vous. Je sais pas si le coup est parti à cause de moi, mais... Putain, elle lâchait pas ce foutu flingue, elle le tenait collé contre sa tête ! J’ai essayé de lui prendre de force. Je vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre. J’ai fait... J’ai fait ce que j’ai pu. »
Après un instant de silence, le policier secoue la tête lentement.
« Vous auriez dû nous dire ça dès le début. Si on trouve des preuves du cancer de votre sœur, et si on démontre qu’elle s’est procuré le pistolet elle-même, il y a des chances qu’un juge croie votre histoire. Je vous l’avais dit : parler est dans votre intérêt. Vous avez bien fait de répondre à mes questions. »
Il rassemble ses documents et ajoute :
« L’interrogatoire est terminé. Vous devrez rester en cellule de détention pendant que nous finissons de préparer votre dossier. Un de mes collègues va vous y escorter. »
Il rejoint la porte et vous adresse un dernier mot :
« Si votre histoire est vraie, vous avez vécu un moment... très difficile. Toutes mes condoléances et [[bonne chance pour la suite|fin procès optimiste]]. »
{
(set: $score to it - 1 - $confession)
<!-- le score est au minimum de -2 et au maximum de 11 -->
}« Vos empreintes étaient sur le pistolet, objecte le policier d’une voix incisive. Et ça n’explique pas les résidus de poudre sur vos mains. J’ai beaucoup de mal à croire votre histoire, Madame Pommier. J’espère pour vous que vous saurez vous montrer plus convaincante face au juge. Pour ma part, j’en ai fini avec vous. »
Il rassemble ses documents, puis se fige, comme si une idée lui passait par la tête.
« S’il y a du vrai dans votre version des faits, je suis désolé pour vous, dit-il sur un ton plus conciliant. Toutes mes condoléances. Nous allons finir de préparer votre dossier, maintenant. En attendant le procès, vous devrez rester en cellule de détention. Un de mes collègues viendra vous chercher. »
[[Il quitte la pièce et vous laisse seule face aux conséquences de vos choix.|fin procès pessimiste]]
Tamia ne tourne la tête vers vous que quand vous vous plantez devant elle. Elle cesse d’égrener des notes sur votre basse. La mort n’a pas altéré son apparence. Ses cheveux coupés au carré restent noirs d’un côté, à part une mèche blanche, et blancs de l’autre, à part une mèche noire. Sa coiffure yin-yang, comme elle l’appelle.
« Ne t’en fais pas, j’en prendrai soin pour toi quand tu seras en prison », dit-elle en désignant votre instrument.
{
(if: $clefBasse is 1)[
Vous marmonnez un vague assentiment, toujours aussi mal à l’aise devant cette sœur qui semble vous accuser sans un mot de reproche. Puisque vous avez déjà récupéré la clef cachée sur la basse, vous préférez la [[laisser tranquille|nexus]].
]
(else:)[
« Parce que c’est vrai ? demandez-vous, mal à l’aise. [[Je t’ai vraiment tuée ? »|vérité]]
]
}
« C’est ce que dit la police, en tout cas, réplique-t-elle avec une insouciance pénible. Tu veux bien jouer notre dernier morceau, pour moi ? »
Vous vous retrouvez avec la basse dans les mains avant d’avoir pu refuser. Les courbes familières de l’instrument vous procurent un certain réconfort. Vos doigts trouvent leur place d’eux-mêmes sur les cordes. Vous êtes tentée d’accepter. Vous aimez la voix grave avec laquelle la basse apporte texture et profondeur à la musique. Comme si elle la rendait plus présente, plus concrète. Parce que vous connaissez votre instrument par cœur, vous remarquez tout de suite une anomalie : une petite clef est scotchée à l’arrière de son manche.
« Prends-la, si tu veux, dit Tamia. Elle est à toi, de toute façon. »
Vous détachez cette clef qui n’a rien à faire sur votre basse. Faute de meilleure idée, vous la glissez dans votre poche.
« Alors, tu me joues ce morceau, oui ou non ? » insiste votre sœur.
Vous pouvez [[accepter|jouer]] ou lui remettre l’instrument et retourner au [[reste de la salle|nexus]].{
(set: $clefBasse to 1)
}
Vous entamez la ligne de basse du dernier morceau que votre groupe met au point. Vous le connaissez encore mal et hésitez à une ou deux reprises. Quand Tamia commence à chanter, vous manquez de perdre le rythme, surprise qu’elle se joigne à vous.
//« La fin de la nuit semble si longue et si difficile,
Et ce sang sur mes mains ne peut pas être le mien. »//
Vous arrêtez aussitôt de jouer.
« C’est pas ça, les paroles, protestez-vous.
— Je les ai réécrites. Elles ne te plaisent pas ?
— Non.
— Faut pas en faire toute une histoire, rit Tamia. Je ne t’en veux pas, tu sais. Rends-moi la basse, si tu ne veux plus jouer. Je la garderai pour toi. »
Vous lui remettez l’instrument avant de vous [[éloigner|nexus]].
(if: $clefBasse is 1 and $clefPlage is 1 and $clefGrenier is 1)[\
Vous possédez maintenant trois clefs. Chacune d’entre elles vous permet d’ouvrir une des serrures de la porte. Vous les utilisez toutes, l’une après l’autre. Trois verrous, trois clefs. Il ne vous reste plus qu’à ouvrir la porte et vous pourrez quitter cette salle.
« Attends ! appelle Tamia. Tu ne veux pas savoir ce qui s’est passé, crois-moi. Reste ici. Les autres ne vont pas tarder à arriver et on pourra commencer la répét’. Et un peu plus tard, on a le concert à l’Omnibus. Depuis le temps qu’on l’espère, celui-là ! Ça va être magique, Layla. C’est pas le moment de partir, reste ici ! »
Vous hésitez, la main sur la poignée de la porte. Devez-vous [[sortir|souvenir]], et affronter la suite, ou [[rester|fin Brazil]], et préparer ce concert dont vous avez si longtemps rêvé ?\
]\
(else:)[\
Vous approchez de la porte. Verrouillée. Impossible de quitter la pièce. Pour ne rien arranger, il y a non pas une mais trois serrures différentes. Il vous faudra trois clefs. {
(if: $clefBasse is 1)[''Celle que vous avez trouvée scotchée à la basse ouvre la serrure du milieu.'' ]
(if: $clefPlage is 1)[''Celle que vous avez trouvée sur la plage s’insère dans le verrou du bas.'' ]
(if: $clefGrenier is 1)[''Celle que vous avez trouvée dans le grenier trouve sa place dans le verrou du haut.'' ]
Tant que vous ne les aurez pas toutes, vous ne quitterez pas la salle d’interrogatoire. Vous [[tournez le dos|nexus]] à cette porte qui s’obstine à vous barrer le passage.
}\
]
Lorsque vous entrez en scène, en compagnie des autres membres du groupe, le public vous accueille avec un enthousiasme qui fait vibrer toute la salle de concert. Vous prenez tous votre place et vous attaquez le premier morceau avec une synchronisation rodée. La musique prend vie. Parfaite. Votre groupe n’a jamais si bien joué. La voix de Tamia s’élève, chaude et vigoureuse. Vos doigts virevoltent sans effort sur les cordes de votre basse.
Vous savourez chaque instant. Comme s’il devait être le dernier. Derrière l’euphorie du concert, vous sentez poindre une sorte de menace. Des ennuis à venir, peut-être. Mais peu importe le lendemain. Si vous le décidez, si vous le voulez vraiment, cette soirée ne prendra jamais...
//fin.//
{
(if: $score < 10)[
Les jours suivants passent en un cauchemar juridique et procédurier. Votre avocat prétend faire de son mieux pour vous aider, mais il vous reproche votre attitude difficile. Vous avez dit la vérité, pourtant. On ne devrait pas exiger davantage de vous. Votre sœur est morte, et tout le monde se moque que vous ayez du mal à l’encaisser. Le procès se traîne à tel point que vos nerfs menacent de vous lâcher à jamais.
]
(else:)[
Les jours suivants passent en un cauchemar juridique et procédurier. Votre avocat fait de son mieux pour vous aider, et il vous encourage à vous montrer coopérative. Vous avez dit la vérité, et il vous assure que cela joue beaucoup en votre faveur. Le procès n’en est que plus rapide, selon lui. Pourtant, vous trouvez qu’il se traîne. Votre sœur est morte, et on ne vous laisse même pas le temps de la pleurer.
]
}
Le verdict finit par tomber : vous êtes jugée non coupable. Les procédures cessent du jour au lendemain avec une soudaineté presque assommante. Vous vous retrouvez, un beau matin, à vous demander comment tourner la page. Comment reprendre votre vie ? Peut-être là où Tamia a laissé la sienne.
Peu après, vous vous rendez au cimetière, auprès d’une pierre tombale toute récente. Vous déposez un vieux micro à son pied, au milieu des fleurs.
« Est-ce que j’aurais pu faire mieux ? demandez-vous à la tombe muette. Je sais pas. Des fois, on a que des mauvais choix. Je vais pas te rejoindre avant un bon bout de temps, alors il va falloir que j’apprenne à vivre avec. »
Vous sortez votre basse de son étui et mettez vos doigts en position sur les cordes.
« Tu crois que j’arrive à la fin du morceau avant que quelqu’un me vire du cimetière ? »
//Fin.//
(if: $score < 15)[\
Les jours suivants passent en un cauchemar juridique et procédurier. Vous ne savez pas si votre avocat tente réellement de vous aider ou s’il est simplement pressé de se débarrasser de vous. Vos mensonges vous desservent. Les preuves dénichées par les enquêteurs finissent par vous faire craquer et vous racontez ce qui s’est réellement passé.
Après vos aveux, vous espérez qu’on vous laissera enfin porter votre deuil en paix. Après tout, vous n’êtes pas coupable de meurtre. Mais vos accusateurs s’acharnent et vous octroient une plus grande responsabilité dans la mort de Tamia que vous n’en avez. Ils restent sourds à vos protestations. Le verdict finit par tomber : on vous condamne à cinq ans de prison, dont une année ferme. Vous êtes bouleversée.\
]\
(else:)[\
Les jours suivants passent en un cauchemar juridique et procédurier. Votre avocat prétend faire de son mieux pour vous aider, mais il vous reproche votre attitude difficile et votre tendance au mensonge. Les preuves dénichées par les enquêteurs finissent par vous faire craquer et vous racontez ce qui s’est réellement passé.
(if: $aide is 1)[\
Mais votre honnêteté, trop tardive ne vous tire pas complètement du mauvais pas dans lequel vous vous êtes embourbée. Si on ne vous accuse plus d’avoir provoqué la mort de votre sœur, on vous reproche désormais de l’avoir encouragée. Vous écopez d’un an de prison, dont six mois fermes.\
]\
(else:)[\
Après vos aveux, vous espérez qu’on vous laissera enfin porter votre deuil en paix. Après tout, vous n’êtes coupable de rien d’autre que d’être entrée chez Tamia au mauvais moment et de ne pas avoir réussi à la désarmer. Mais le juge décide tout de même de vous condamner à quelques jours de prison à cause de vos mensonges initiaux.\
]\
]
Lorsque cette horrible mascarade vous laisse enfin un instant de répit, vous vous retrouvez au cimetière, devant la tombe de Tamia. Des larmes vous brûlent les yeux et vous ne savez même pas si elles sont pour Tamia ou pour vous. Vous déposez un vieux micro à son pied, parmi les fleurs.
« On dirait que j’ai fait quelques mauvais choix, murmurez-vous. Mais toi aussi, Tamia. T’aurais pu gérer ton cancer autrement, quand même. Y a des trucs pour lesquels on se ressemble un peu trop, toi et moi. »
L’officier de police qui vous accompagne vous fait signe qu’il est temps de partir. La prison vous attend. Vous préférez ne pas y penser. Vous adressez un dernier salut à votre sœur.
« Faut que j’y aille. On se voit à la prochaine répét’, OK ? »
//Fin.//
v1.2
Vous dévalez l'échelle sans un regard en arrière. Peut-être aurez-vous le courage de revenir plus tard, mais pour le moment, il vous faut au moins quelques secondes de répit dans (display: "échelle retour")