La brume s’appesantit sur le rivage de l’immense océan immaculé, les marées d’écume se succèdent, l’une, puis l’autre, et enfin surviennent les cendres, brûlantes, précédées d’une abondante fumée…
Le brouillard noie dans ses bras voluptueux les derniers rescapés, arbres majestueux aux mille branches rougeoyantes, tandis que déjà, les flammes dévorent plantes et animaux indistinctement, répandant au-dessus de la forêt une traînée grisâtre de fumée…
Battue de pluies diluviennes, la fière montagne panse ses blessures infligées par le feu, l’eau du ciel ruisselant dans chaque aspérité de la paroi, faisant ainsi émerger dans un bruit strident de crissement les dernières vapeurs noires fumantes…
La douleur est lancinante, transperce votre crâne, réduit votre esprit à un flot vaporeux, une brume opaque, moite, dans laquelle vos pensées errent et se perdent, se disloquent, s’annihilent…
Le réveil est rude. Vous prenez rapidement conscience de l’état d’extrême faiblesse dans lequel vous vous trouvez, votre corps débile et atrophié semblant à peine capable de porter votre tête pesante, lourde.
Au prix d’un immense effort, vous parvenez néanmoins à soulever vos jambes, délaissant les draps de lin grossier au profit du parquet miteux.
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23 août 2017 at 0 h 17
Brume est un jeu façon « escape-the-room », où vous êtes enfermé dans une chambre au deuxième étage d’un bâtiment qui semble être en feu. Il y a une paire d’énigmes, qui sont plutôt simples et bien indiquées ; mais la plus grande force du jeu est son implémentation, qui est très complète : tout a été implanté avec grand soin, même les actions les moins évidentes. Au final, le jeu est plaisant et pas frustrant du tout.
L’écriture est plutôt intéressante : certains passages sont très bien écrits, et les descriptions posent bien l’atmosphère ; de plus c’est un concept rafraîchissant pour une escape-the-room. Mais j’ai trouvé que certains passages avaient beaucoup trop de fioritures – surtout l’introduction, qui est longue, remplie d’adjectifs compliqués, et finalement n’apporte pas grand-chose au récit. Enfin, j’ai trouvé dommage que le jeu ne nous apporte pas plus de précisions sur la raison pour laquelle on est enfermés, et la fin ne répond à aucune question.
Bref, Brume est court (30 minutes), très bien implanté et plutôt bien écrit ; dommage qu’il ne soit pas un peu plus développé.