« Professeur Fontenelle ?
— Lui-même. Et j’ai fait un excellent voyage, et caetera, et caetera. Entrons dans le vif du sujet, et expliquez-moi en quoi vous avez besoin de mon expertise. »
Elle semble un peu désemparée par mon raccourci relationnel, mais je peux me permettre de ne pas faire dans le protocole. Elle poursuit donc en m’accompagnant vers le musée du Vatican :
« Je suis Giuliana Ricasoli et c’est moi qui ait insisté pour faire appel à vos compétences. Je suis responsable ici d’une exposition temporaire ici et nous avons fait venir des Offices de Florence la Calomnie d’Apelle, de Boticelli. »
La Calomnie d’Apelle ? Je me demande bien en quoi je serais utile.
Je suis Giuliana dans les couloirs du Musée. Je reste impassible mais ces beautés toujours m’impressionnent.
Giuliana se retourne et me dit :
« Je ne l’ai dit à personne, et ceci ne me regarde pas a priori, mais il me semble que le tableau livré n’est pas l’original.
— Ce ne serait pas la première fois qu’une copie serait envoyée et exposée plutôt que l’original, lui expliquai-je. C’est même une pratique courante.
— Ils ne l’auraient pas fait sans nous le dire.
— Ah vraiment ? J’ignorais que votre musée inspirait une telle autorité.
— Vous vous êtes bien déplacé, vous ! »
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